Le billet vert a pris de la vigueur depuis quelques mois et cela a une incidence directe sur les prix des matières premières. Si la baisse des cours du brut retient pour l'heure l'attention des médias, il faut convenir que l'ensemble des marchés sont sous pression, notamment ceux des produits alimentaires de base qui enregistrent des plus bas au niveau des prix. C'est ainsi que l'indice de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pour les prix des produits alimentaires a enregistré un nouveau plus bas au mois de mais dernier. Selon les données de la FAO, l'indice qui inscrit un plus bas depuis septembre 2009 a enregistré un recul de 1,4% par rapport au mois d'avril et de 20,7% en glissement annuel. Une baisse alimentée notamment par les prix des céréales, des produits laitiers ainsi que des viandes. C'est ainsi que les prix des céréales ont chuté de 22,4% en une année, inscrivant un plus bas depuis juillet 2010. Le marché des céréales est influencé par le niveau des stocks ainsi que les prévisions de récoltes qui sont favorables, sans oublier la décision de nombreux pays de reporter leurs achats. Pour leur part, les prix des produits laitiers ont décliné de 2,9% en un mois. Enfin, les prix des viande ont lâché 1% au mois de mai par rapport à avril. A contrario, les marchés des huiles végétales et du sucre ont pris de la vigueur en mai. Les cours des huiles végétales ont progressé en moyenne de 2,6% en mai par rapport à avril. Cependant vu le glissement annuel, les prix demeurent inférieurs de 21% par rapport à mai 2014, note la FAO. L'instance onusienne justifie cette légère progression des prix du mois de mai par les craintes sur la production de l'huile de palme en Asie du Sud-Est ainsi que la reprise de la demande sur l'huile de soja. La FAO précise aussi que «les cours de l'huile de tournesol et de l'huile de colza ont aussi grimpé, car la production mondiale et les disponibilités exportables s'annoncent moins abondantes que prévu». Enfin, le rapport de la FAO indique que l'indice des prix du sucre inscrit un rebond de 2% en mai par rapport à avril, ce qui est le premier du genre depuis octobre. Il précise aussi que la hausse est «due principalement au lent démarrage de la campagne de broyage dans le centre et le sud du Brésil, les prix du sucre brut restant sous la pression des disponibilités abondantes et des excédents qui se sont accumulés en 2014-2015».