La grande majorité des migrants arrivés dans l'UE depuis le début de l'année viennent de quatre pays en proie à des combats ou à de graves violations des droits de l'homme, a affirmé l'organisation Human Rights Watch dans un rapport rendu public vendredi à Bruxelles. «60% viennent de quatre pays ravagés par les conflits ou les violences : Syrie, Erythrée, Somalie et Afghanistan», souligne ainsi cette ONG sur la base d'entretiens qu'elle a eus avec eux. «La plupart des autres viennent du Nigeria, de Gambie, du Sénégal et du Mali et cherchent une vie meilleure, mais beaucoup ont vécu des violences ou des violations des droits de l'homme et sont en droit de soumettre une demande d'asile», ajoute Human Rights Watch. «La majorité de ceux qui traversent la Méditerranée prennent d'énormes risques, non parce qu'ils le veulent, mais parce qu'ils doivent le faire», soutient Judith Sunderland, l'un des auteurs du rapport intitulé «La crise des migrations en Méditerranée : pourquoi les gens partent, que doit faire l'Union européenne ?» «Ils sont poussés par le désespoir» et c'est pourquoi les actions menées par l'Union européenne pour décourager les migrants, dont 60% sont des réfugiés, de tenter la périlleuse traversée de cette mer sont vouées à l'échec. Quelque 100 000 candidats à l'immigration se sont rendus en Italie et en Grèce depuis janvier, selon les données du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). La Commission européenne a soumis un plan d'action pour éviter les départs et lutter contre les passeurs, sauver ceux qui ont entrepris la traversée et prendre en charge les migrants à leur arrivée. L'Exécutif bruxellois a également demandé aux Etats membres de l'UE d'accueillir 20 000 réfugiés de Syrie. Mais ces propositions divisent les Etats.