Pas de répit pour les agents de la Protection civile. Même pas le temps d'un Aïd. Selon un bilan de la direction générale, du 16 au 18 juillet, pas moins de 4514 interventions ont été enregistrées suite à divers accidents de la circulation, domestiques ou autres. De ces sorties, la Protection civile déplore la mort violente de 23 personnes. Le décompte macabre se poursuit, y compris lors des fêtes. Sur terre ou dans l'eau, des vies sont ravies et des existences écourtées. Comme d'habitude, la route prend son quota le plus lourd. Les services de la Protection civile ont enregistré, durant ces deux jours, plusieurs accidents de la circulation, dont 21 mortels. A relever que 18 personnes ont péri sur les lieux de ces accidents et 54 autres ont subi des blessures de diverses gravités. Des chiffres qui ne sont pas éloignés de la triste moyenne nationale de 11 morts par jour. D'après le communiqué de l'institution, le bilan le plus lourd de ces deux jours a été constaté dans la wilaya de Aïn Defla. Deux accidents de la circulation ont coûté la vie à 3 personnes et fait 5 blessés. Fin juin dernier, des bilans presque rassurants des services concernés faisaient état d'une baisse sensible du carnage routier : 10% pour les accidents de la route et 2% en nombre de blessés durant les 5 premiers mois de l'année en cours par rapport à la même période de 2014, selon la Direction générale de la Sûreté nationale, ainsi que 14% et 6,7% par les services de la Gendarmerie nationale. Malgré ces situations, l'hécatombe routière persiste. Plus de 29 000 accidents ayant causé la mort de 1400 personnes et fait plus de 34 000 blessés ont été comptabilisés par les services de la Protection civile durant les 5 premiers mois de l'année 2015. Ni les campagnes de sensibilisation ni les différentes mesures censées être dissuasives ne sont arrivées à endiguer ce mal causé essentiellement par le facteur humain, qui représente près de 90% des causes des carnages. Sur un autre registre et dans l'eau cette fois, la Protection civile a enregistré 5 cas de noyade entre le 16 et le 18 juillet. Dans les oueds, les barrages et les plages, d'autres vies sont ravies par l'inconscience des uns et l'incompétence des autres. Ainsi, à Annaba, une personne de 60 ans est décédée par noyade dans l'oued Seybouse, commune d'El Bouni. Une autre de 19 ans a fait son dernier plongeon dans les eaux du barrage Adret, dans la commune de Sidi Naâmane, wilaya de Médéa. A M'sila, un adolescent de 15 ans a été ravi à sa famille à cause d'un moment de rafraîchissement, hélas fatal, dans une retenue collinaire au lieudit Mechikh Rouha, dans la commune de Balaiba. Plus jeune encore, 13 ans, un enfant est décédé noyé dans le barrage de Koudiet Acerdoune, dans la commune de Z'barbar à Bouira. Quant au 5e noyé, il s'agit d'un jeune de 20 ans mort dans les eaux salées d'une plage oranaise pourtant surveillée par les services de la Protection civile. Ces derniers assurent que le défunt s'est noyé à la plage Saint Germain, à Aïn Turck, wilaya d'Oran, «en dehors des horaires de surveillance». Ainsi, Aïd ou pas, des vies humaines continuent d'être sacrifiées sur l'autel de l'inconscience, de l'insouciance, voire de l'incompétence. Ce qui est le plus affligeant, c'est qu'il s'agit de personnes généralement saines, épargnées par les maladies et les souffrances physiques, qui partent de chez elles confiantes, presque heureuses, qui pour souhaiter un bon Aïd à leur famille ou pour prendre un moment de réjouissance rafraîchissant.