La rentrée sociale, gérée, plus ou moins, dans le calme à Souk-Ahras n'écarte pas les imprévus qui peuvent, à tout moment, perturber cet arrangement tacite entre responsables locaux et une population, rassurée, certes, par le changement à la tête de l'exécutif de la wilaya et éprise, plus que jamais, d'une gestion meilleure des affaires courantes. De tous ces foyers de contestation, l'inextricable problème des bidonvilles, totalement maitrisé par les tenants de l'informel, est le plus complexe. «Comment peut-on proposer des solutions à un phénomène où élus et représentants de certains corps de souveraineté font montre de nonchalance complice et où les ramifications du circuit vont plus loin que vous ne le pensez ?», s'est demandé, à juste titre, un membre de l'APC du chef-lieu de la wilaya. Tout le monde appréhende la démolition des baraques sous peine de provoquer la colère des flibustiers qui y habitent, et toutes les parties concernées encouragent, qui par complicité qui par peur de perturber les bulletins de bonne santé, à accentuer davantage ce fléau. C'est quand on a le plus peur de l'émeute qu'on provoque l'émeute. L'aménagement urbain, l'alimentation en eau potable, l'éclairage public, les routes… et autant d'autres carences enregistrées dans les quartiers de la périphérie et les communes engagent entièrement la responsabilité des maires. Lesquels maires tournent le dos depuis trois années à leurs populations et laissent faire administration et services de sécurité. Les ras-le-bol des habitants des communes de Ain-Zana, Ouled-Moumen, Haddada, Merahna, Taoura, Mechroha, du chef-lieu de la wilaya …est déjà perceptible à travers les mouvements de protestation qui s'estompent dès l'arrivée d'un interlocuteur autre que les édiles de l'APC. Le chômage endémique atténué un tant soit peu par les formules-palliatif d'emploi, est un autre foyer de contestation non déclaré et où les organisateurs des épreuves de recrutement peuvent, à tout moment, causer l'irréparable. Sobhi, un jeune demandeur d'emploi en est victime. «Une récente opération de recrutement au sein des services de la SNTF n'a fait que raviver la flamme qui ronge mon corps et mon esprit à cause du sentiment de discrimination et de «hogra» dont j'ai été victime», a-t-il déclaré. Ces mêmes sentiments de dépit et de désespoir ont été exprimés par Y. Chaouch, B. Lamis, N. Imed… et bien d'autres candidats au travail, lésés par la direction de l'éducation lors d'un récent concours professionnel. Le logement social, les déperditions scolaires, les marchés informels…pour n'en citer que ceux-là, menacent cette maitrise précaire des foyers de contestation.