Le transport en commun fait grandement défaut dans les communes de Khraïcia et Birtouta. Ces deux communes qui sont en pleine mutation accélérée voient leur population grandir, mais les moyens de transport ne suivent pas. Ces communes, nous a-t-il été donné de constater, sont très mal desservies. Dans la commune de Khraïcia (ex-Crescia), qui a troqué sa tunique agraire contre celle d'une agglomération, les nouveaux locataires des pôles urbains de Beni Abdi et Sidi Boukhriss trouvent toutes les peines du monde à se mouvoir vers le centre de la capitale. «Le problème du transport a la peau dure à Khraïcia, mais la réalisation des nouvelles cités a aussi accentué le problème d'une manière significative», a indiqué un citoyen habitant la nouvelle cité de Beni Abdi. Pour aller vers n'importe quel lieu, les habitants doivent se déplacer vers Baba Hassen ou Douéra. Autrement dit, des correspondances qui leur font perdre du temps… et de l'argent ! «Il faut venir voir la situation catastrophique que nous vivons très tôt le matin et durant les heures de pointe. La commune est devenue un point de chute. Les bus qui arrivent de Baba Hassen sont bondés et ne s'arrêtent même pas pour prendre les gens. Tout cela, car nous n'avons pas de bus propres à nous», explique un riverain de Sidi Boukhriss. Il est à noter, de surcroît, que ce qui fait actuellement office de station de bus pour cette contrée ayant une dense population consiste en un espace aménagé à la hâte pour accueillir temporairement les voyageurs. Cette situation qui prévaut n'est pas unique à la commune de Khraïcia. L'autre cas est celui de la commune de Birtouta, au sud d'Alger, où les habitants endurent les mêmes peines. La revendication des citoyens visant à renforcer le transport urbain et à multiplier les lignes a été concrétisée par l'ouverture d'une nouvelle ligne vers Alger-Centre. Pour le malheur des habitants, l'expérience n'a été que de courte durée. L'exemple le plus éloquent est celui de la nouvelle cité des 2160 Logements de Sidi M'hamed qui longe la nationale Alger-Blida, mais sans pour autant assurer des dessertes directes. «La ligne de transport a été lancée avec l'avènement des nouveaux locataires des cités El Kahla et Sidi M'hamed, mais sa suspension n'avait pas convaincu le beau monde sous prétexte qu'elle n'est pas rentable», déplore avec beaucoup d'affliction un sexagénaire du quartier El Kahla. Ainsi, cette situation donne naissance aux transports clandestins, ce qui est loin d'être une solution confortable tant pour les voyageurs que pour les pouvoirs publics qui accusent un véritable manque à gagner, estime-t-on !