C'est l'anarchie totale dans l'application de l'augmentation des tarifs de transport. Entrée en vigueur depuis une semaine, l'augmentation de l'ordre de 10% des tarifs, en raison de la hausse des prix des carburants, n'a pas été respectée. Les usagers ont été surpris par des hausses très importantes atteignant jusqu'à 50% des tarifs, ces augmentations qui suscitent l'indignation des citoyens ont provoqué des manifestations dans certaines régions du pays. Pour le président de l'Association de protection et orientation du consommateur, et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, l'annonce de l'augmentation a ouvert la voie à toutes les spéculations sur les prix. Le premier abus a été commis en excluant les représentants des consommateurs des commissions ayant décidé de ces augmentations, explique-t-il, qualifiant cette commission d'obsolète, puisqu'elle ne regroupe pas toutes les parties concernées. L'Apoce dénonce ainsi tous les dépassements engendrés par cette hausse. «Chaque transporteur applique la directive à sa guise», souligne M. Zebdi, dont l'association est en train de mener plusieurs démarches pour diminuer de la tension pesant surtout sur les usagers. M. Zebdi n'écarte pas l'éventualité de «confrontation». Selon lui, l'association essaye de faire respecter le taux de 10%, déjà très élevé, mais si la situation perdure. «Nous n'écartons pas l'option du boycott qui signifie, inévitablement, une journée sans transport, mais nous privilégions pour le moment l'appel au renforcement du contrôle et des sanctions contre les auteurs des augmentations anarchiques pour éviter les dépassements», affirme M. Zebdi. Pour Belal Mohammed, président de l'Union nationale des transporteurs, l'anarchie ayant suivi la mise en vigueur de l'augmentation du tarif traduit un dysfonctionnement dans le calcul du prix initial, c'était donc prévisible, soutient-il. Le représentant des transporteurs rappelle que le taux de 10% décidé par les autorités «n'a jamais fait l'unanimité au niveau des membres de la commission installée pour étudier le dossier de l'augmentation des tarifs après la hausse significative des prix des carburants. Le ministère a décidé 5 DA d'augmentation pour les trajets de 10 km et 10% de hausse pour les tarifs des trajets de plus de 10 km, ce qui est aberrant». Ce dernier rappelle que la revendication des transporteurs pour la révision des tarifs est motivée par les charges payées par les transporteurs dont, cite-t-il à titre d'exemple, les droits de timbre estimé à 1 DA pour les tickets de 20 DA, et 5 DA pour celui de 25 DA. L'Union nationale des transporteurs appelle à une nouvelle révision des prix. L'augmentation des tarifs du transport collectif urbain et suburbain privé de 10% est en vigueur depuis le début du mois. Le ministère a adressé une circulaire aux directions des transports de wilaya (DTW) pour élaborer les tableaux des prix appliqués pour le transport collectif urbain et le transport collectif interwilayas ainsi que pour le transport par taxi.