L'Algérie et la Banque mondiale (BM) vont tenir fin août une discussion sur les perspectives de l'économie dans le sillage de la faiblesse des cours de pétrole, a rapporté hier l'APS, citant des sources proches l'institution financière internationale. Les discussions, qui vont se tenir par vidéoconférence et auxquelles prendra part l'économiste en chef de la BM pour la région MENA, Shanta Devarajan, seraient prévues pour le 29 août. Il sera question d'échanger sur l'analyse relative à l'économie de l'Algérie, publiée fin juillet dernier dans le bulletin trimestriel d'information économique de la région MENA. L'analyse avait souligné que la faiblesse des cours de pétrole a poussé l'Algérie à prendre une série de mesures correctives destinées à réduire les dépenses, augmenter les recettes et ajuster les tarifs de l'énergie. La faiblesse des cours de pétrole qui semble s'installer dans la durée a entraîné des changements dans les économies des pays pétroliers de la région MENA, confrontés à un recul des recettes dans un contexte d'endettement et de déficit budgétaire croissant, selon les observations de la BM. L'Algérie a pu résister jusque-là au choc grâce surtout à son faible endettement et son niveau de réserves. C'est d'ailleurs ce qu'a souligné avant hier, Jean-François Dauphin, chef de mission du FMI pour l'Algérie, estimant dans un entretien accordé au blog du FMI que l'Algérie avait une occasion exceptionnelle pour passer à une croissance durable et réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Cela d'autant que les perspectives sur l'évolution des cours pétroliers à court terme sont loin d'être prometteuses. Or noir Dans son rapport mensuel publié hier, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la baisse sa prévision de croissance de la demande mondiale d'or noir en 2017 en raison de perspectives macroéconomiques plus sombres, sur fond de Brexit. La consommation mondiale de pétrole devrait croître de 1,2 million de barils par jour (mbj) à 97,5 mbj l'an prochain, alors que la précédente estimation tablait sur une hausse de 1,3 mbj. Elle sera de toute manière inférieure aux prévisions de l'AIE relative à cette année qui prédisent une hausse de la demande mondiale de 1,4 mbj pour atteindre 96,3 mbj. «Bien que supérieure à la tendance, la prévision pour 2017 est inférieure de 0,1 mbj par rapport à nos anticipations précédentes en raison de perspectives macroéconomiques plus faibles», a expliqué l'Agence. L'AIE note aussi que «le soutien sous-jacent apporté par des prix du pétrole bas diminuera» l'an prochain, alors que les cours ont rebondi depuis le plancher atteint en janvier, même s'ils restent contenus par des signes d'une offre élevée. La production a en effet augmenté de 0,8 mbj en juillet par rapport au mois précédent. Mais sur un an, elle a décliné de 215 000 barils/jour, la forte hausse au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) n'ayant pas permis de compenser le déclin observé dans les pays non membres de l'organisation. L'Opep qui a d'ailleurs annoncé la tenue d'une rencontre informelle en septembre prochain à Alger, en marge du Forum international de l'Energie prévu du 26 au 28 septembre.