Les responsables des deux groupes ont convenu de renforcer le partenariat et la coopération sur toute la chaîne hydrocarbures en Algérie et à l'international. Le groupe Sonatrach et la firme française Total ont annoncé, jeudi, la conclusion d'un accord portant sur un mégaprojet dans l'industrie pétrochimique. Total offrira à Sonatrach l'expertise nécessaire et l'évaluation quant à la faisabilité dudit mégaprojet. Il s'agit d'un complexe pétrochimique de «taille mondiale», a annoncé la compagnie nationale dans un communiqué diffusé jeudi. Lors de leur rencontre, le Pdg de Sonatrach, Amine Mazouzi, et le PDG de Total, Patrick Pouyanné, «ont convenu de renforcer le partenariat et la coopération sur toute la chaîne hydrocarbures en Algérie et à l'international, confirmant ainsi la volonté des parties à consolider le partenariat existant et concrétiser de nouvelles opportunités pour les deux compagnies», souligne la même source. Les deux patrons ne se sont pas quittés sans avoir arrêté un agenda pour la mise en œuvre des actions retenues durant leur entrevue. Bien que les caractéristiques techniques du projet ne soient pas encore connues, cet accord va donner lieu à une coopération plus étroite entre les deux groupes pétroliers, à en croire les intentions dévoilées par Amine Mazouzi et Patrick Pouyanné. L'accord intervient au moment où les deux partenaires tentent de corriger un pas de danse raté suite au procès intenté par Total à Sonatrach pour application de la taxe sur les profits exceptionnels (TEP). Il y a quelques mois, rappelons-le, Patrick Pouyanné, le successeur de Christophe de Margerie à la tête du groupe Total, avait annoncé le lancement d'une procédure d'arbitrage international auprès du Tribunal de commerce de Genève. Il réclamait à Sonatrach un dédommagement financier qu'aurait induit l'application de la loi de 2006 instituant la taxe sur les profits exceptionnels. En réponse, Sonatrach a dit avoir pris acte «de la voie contentieuse empruntée par Total et Repsol». Selon des indiscrétions, Total a pris langue avec les responsables de Sonatrach en vue d'un règlement à l'amiable du différend qui opposait les deux partenaires. Les propos tenus jeudi par les patrons des deux groupes témoignent d'une tendance vers le dégel des rapports. Via l'accord annoncé jeudi, Total entend renforcer sa présence «sur toute la chaîne hydrocarbures en Algérie». Les deux groupes viennent de franchir ainsi une étape importante vers l'affermissement de leur partenariat. Dans le domaine de la pétrochimie, Total et Sonatrach ont abandonné à mi-chemin le projet d'un important complexe prévu sur la plateforme d'Arzew. Un montant de 3 milliards de dollars devait être investi pour la réalisation d'un craqueur d'éthane et de trois lignes de produits pour lequel un accord-cadre a été conclu fin 2007. Des études de faisabilité ont été menées par les deux parties sans que le complexe ne voit le jour. Le prix du gaz que devait vendre Sonatrach à Total était la pierre d'achoppement, dit-on, mais aucune explication officielle n'a justifié jusqu'ici l'abandon du projet.