Le 27/3/1971, l'artiste-peintre Ismaïl Samsom signe l'illustration de son premier timbre-poste réalisé à l'occasion de l'Année internationale de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale. Un bon début, avec un dessin hautement symbolique. Ismaïl Samsom avait à l'époque 37 ans. Il était à l'apogée de son art, après avoir connu une carrière fort prometteuse. Cet enfant de La Casbah d'Alger, né le 8 novembre 1934, a grandi dans une famille passionnée de musique et d'art, qui lui assure l'environnement propice dans lequel il développe des dons pour le dessin dès sa jeunesse. Après des études secondaires au lycée Emir Abdelkader (ex-Bugeaud), ce qui n'était pas donné à tous les Algériens de l'époque, il exercera en tant qu'instituteur pendant une année en 1953. Epris de voyages, il fera le tour de plusieurs pays. Il sera la victime d'une malheureuse épreuve en 1957 lors d'un séjour à Paris, en France. Une balle tirée dans le dos en 1957 provoque la paralysie de ses membres inférieurs. Contraint à une longue hospitalisation, il renouera avec sa passion pour le dessin grâce à un ami qui lui offre du papier Canson et des couleurs. Après un retour en Algérie en 1960, il sera l'un des fondateurs en 1964 de l'Union nationale des arts plastiques (UNAP) et de l'Association algérienne des arts appliqués. Sa première exposition personnelle a été présentée en 1968 à la galerie de l'UNAP. Il obtiendra en 1969 le Grand prix de la ville d'Alger. Samsom apposera sa griffe sur les plus beaux timbres de la série de la Poste aérienne, émis les 12/6/1971 et 26/2/1972. Dans ces derniers, on admire ces splendides vues de La Casbah d'Alger, du port d'Oran et du paysage époustouflant des gorges du Rhumel à Constantine, avec un pont suspendu qui continue à défier le temps. Ses plus belles illustrations seront réalisées dans les années 1970. Malgré une production qui se résume à une douzaine d'œuvres, Samsom laissera tout de même une empreinte originale par des dessins d'une grande richesse picturale, marqués par un imaginaire foisonnant. Il se distingue dans la célébration de la Journée du timbre à travers une figurine sortie le 22/4/1972, représentant ces hommes aussi dévoués que sont les facteurs. Elle sera suivie par une belle œuvre d'une mère portant un enfant qui poste une lettre affranchie sur une vignette sortie le 20/1/1973. La touche de Samsom sera présente sur une figurine produite le 24/3/1973, pour célébrer le 10e anniversaire du Programme alimentaire mondial (PAM) instauré en 1963. Il signera également un timbre paru dans la série consacrée à la célébration du 20e anniversaire de la Révolution, émise le 1/11/1974, aux côtés des peintres Mesbahi, Sahouli et Issiakhem. Après une œuvre en hommage au peuple sahraoui dans une figurine qui a vu le jour le 13/3/1976, Samsom dessinera ses deux plus beaux et derniers timbres, parus le 23/6/1977. Il y mettra en valeur toute la splendeur et la force des cavaliers algériens. Il s'installe en Suisse en 1981. Ismaïl Samsom meurt dans la nuit du 4 au 5 juillet 1988 à Alger, à l'âge de 54 ans. La galerie du théâtre de Verdure d'Alger portera son nom à partir de 1991. En hommage à cet artiste hors du commun, qui a vécu une passionnante et émouvante histoire d'amour avec la peinture, la Poste algérienne devait faire paraître le 25/12/1996 une émission de deux timbres illustrant deux de ses œuvres conservées au Musée national des beaux-arts d'Alger : «Femme aux pigeons» et «Interrogations». Ismaïl Samsom aura droit à une autre reconnaissance à travers une série de quatre timbres parue en 2015, réalisée par Kamreddine Krim, consacrée aux hommes de culture, dont Mouloud Feraoun, M'hamed Issiakhem et Abdelhamid Benhadouga.