L'explosion d'une voiture piégée, hier, a fait 52 morts et blessé au moins 56 personnes dans le sud-ouest de Baghdad, a déclaré un responsable de la sécurité. L'attentat a visé un marché de voitures très animé dans le quartier majoritairement chiite Al Bayaa, a indiqué le responsable. Au moins 52 personnes ont été tuées et des dizaines blessées, hier, dans l'explosion d'une voiture piégée à Baghdad, l'attentat le plus meurtrier dans la capitale irakienne depuis le début de l'année. Cet attentat, le troisième à viser Baghdad en autant de jours, a été revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique (EI), cible d'une offensive des forces irakiennes qui tentent depuis la mi-octobre de le chasser de Mossoul, son dernier grand fief en Irak. La puissante explosion s'est produite dans une zone de concessions automobiles dans le quartier de Bayaa, dans le sud de Baghdad, où quatre personnes avaient péri mardi dans un attentat à la voiture piégée, a précisé un responsable du ministère de l'Intérieur. Des images diffusées par des militants sur les réseaux sociaux montraient des corps carbonisés et déchiquetés, ainsi que d'importants dégâts dans le quartier visé, alors que la Défense civile tentait d'éteindre le feu. «Une attaque terroriste à la voiture piégée a frappé près de la zone de concessions automobiles à Bayaa et causé la mort de 45 personnes», a indiqué dans un communiqué un porte-parole du commandement militaire en charge de la capitale irakienne. Un responsable du ministère de l'Intérieur a fourni un bilan similaire, en ajoutant que 60 personnes avaient été également blessées. Il a précisé que les équipes de secours peinaient à faire leur travail, tant l'explosion avait été puissante et que le bilan risquait de s'alourdir. Le groupe djihadiste EI a revendiqué l'attaque, affirmant avoir visé «un rassemblement de chiites», dans un communiqué diffusé par son agence de propagande, Amaq. Revers La veille, le groupe djihadiste avait déjà revendiqué un attentat-suicide dans le quartier à majorité chiite de Habibiya, près du vaste quartier de Sadr City, dans le nord de la capitale. Un kamikaze avait fait exploser sa voiture piégée, tuant 11 personnes. Malgré ses revers au cours des derniers mois et la perte de terrain en Irak et en Syrie voisine, le groupe djihadiste parvient toujours à frapper en menant des attentats particulièrement meurtriers. Depuis le lancement, le 17 octobre, de l'offensive des forces irakiennes pour reconquérir Mossoul (nord), la deuxième ville du pays, Baghdad fait ainsi face à une recrudescence d'attentats de l'EI. Le 2 janvier, alors que le président français, François Hollande, était en visite en Irak, un attentat-suicide à la voiture piégée revendiqué par le groupe djihadiste avait tué au moins 35 personnes à Sadr City. Soutenues par la coalition internationale antijihadiste dirigée par les Etats-Unis, les forces irakiennes ont repris, le mois dernier, la partie orientale de Mossoul, rencontrant une résistance farouche de la part des combattants de l'EI. Elles se préparent maintenant à lancer l'offensive pour reconquérir la partie occidentale, de l'autre côté du fleuve Tigre, plus densément peuplée. Outre la lutte contre l'EI, qui s'était emparé, en juin 2014, de vastes pans du territoire irakien, le pouvoir irakien est englué dans une crise politique. Il fait face, depuis 2015, à un mouvement de contestation, animé principalement par les partisans de l'influent chef chiite Moqtada Sadr, qui réclame une amélioration des services publics, des réformes politiques et accuse la classe politique de corruption ainsi que de népotisme.