En plus de leur salaire, des cadres de certaines EPIC communales et de wilaya à Constantine, ont trouvé le moyen de s'octroyer des primes qui n'ont jamais existé dans la réglementation. L'une d'elles, appelée «prime de garage», vient d'être révélée par le wali de Constantine lors de sa récente visite à El Khroub. Il s'agit en termes clairs d'un détournement de l'argent public qui n'a jamais été dénoncé ni par les employés ni par d'autres cadres des EPIC concernées. Bien au contraire, vu la mauvaise qualité du travail effectué sur le terrain, ces responsables ont profité des aides communales et de wilaya pour se permettre un luxe inutile. Ces dépassements ont été dévoilés par le wali, Kamel Abbes, dans la commune d'El Khroub, quand le maire, Abdelhamid Aberkane, a présenté le bilan financier de sa commune. M. Abbes a profité de l'occasion pour instruire les responsables des communes et de la wilaya d'établir un état détaillé sur l'organigramme et sur le taux d'encadrement des différentes EPIC. «Nous apprenons quotidiennement de nouvelles choses avec vous. J'ai constaté récemment que certains cadres des EPIC ont bénéficié de primes de «garage». Moi je n'en ai jamais entendu parler, est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut m'expliquer c'est quoi cette prime ?», a déclaré le wali avec étonnement. Et de poursuive : «Dorénavant, les aides octroyées à ces EPIC doivent faire l'objet d'un suivi rigoureux par les responsables, où vous allez établir un nouveau tableau des salaires pour les cadres. En plus, les aides vont être attribuées selon la qualité du travail mené par les entreprises, qui vous rendront compte de leurs dépenses régulièrement.» Parmi ces EPIC, donnons à titre d'exemple celui de l'entreprise qui gère les CET de la wilaya de Constantine. Selon une source proche du dossier, le wali a découvert que le CET fonctionne avec trois cadres dirigeants, dont l'un n'est autre que la sœur de l'ancienne directrice de l'environnement de la wilaya. Le salaire de chacun de ces cadres dirigeants dépasse les 100 000 DA. «C'est pourquoi le wali est intervenu pour mettre un terme à ce scandale, il y a environ un mois. Il a dégradé deux dirigeants, en réduisant leur salaire», a affirmé notre source. Mais en fait, cette affaire s'arrêtera-t-elle à ce niveau ? Y aura-t-il une enquête judiciaire sur ce genre de pratiques ? Car, en se basant sur les déclarations du wali, il s'agit bel et bien d'un détournement des aides de l'Etat à ces EPIC.