A la fois docteur en droit, avocat au barreau de Marseille et ancien coopérant, Serge Pautot a présenté, hier matin, à l'hôtel Sofitel d'Alger, son livre intitulé France-Algérie, du côté des deux rives, publié dernièrement aux éditions l'Harmattan. C'est à l'initiative de la revue Salama que Me Serge Pautot a déroulé les grandes lignes de son livre, et ce, devant une assistance nombreuse. L'ouvrage en question se veut une fresque que l'avocat a tenté de brosser sur 300 pages bien pleines, et ce, sans parti pris, mais avec des vérités et un sentiment de fraternité. Il précise d'emblée le pourquoi de la rédaction d'un tel ouvrage sur la France et l'Algérie. «C'est peut-être, dit-il, en arrivant au crépuscule de ma vie que j'ai voulu laisser une trace et peut-être, aussi, apporter un témoignage sur ce que doivent être les rapports entre nos concitoyens français et algériens. Le but de ce livre est de faire passer un message de fraternité et d'espoir. C'est pour dire, également, que nos deux communautés ont presque 200 ans d'existence. Nos deux pays entretiennent des relations passionnelles.» Serge Pautot était coopérant, après l'indépendance de l'Algérie, plus exactement en 1964, en qualité d'instituteur à Bab El Oued, à Alger, puis à La Casbah. France-Algérie, du côté des deux rives est scindé en dix- huit chapitres distincts. L'orateur revient sur le premier chapitre de son livre, intitulé «Mon Algérie, 1964-1968». Il précise que rien ne le prédestinait à venir en Algérie. Mais quand il est arrivé, en 1964, l'Algérie était en pleine effervescence. Il venait d'effectuer son service militaire à Dakar. Un ami lui propose alors de venir enseigner dans une école primaire à Oued Ksari, en Kabylie, alors qu'il ne connaissait rien de l'Algérie, si ce n'est la lutte armée et toute l'actualité liée à cette Guerre de Libération. Il se résigne à quitter la Kabylie pour rejoindre l'école Saint-Joseph de Bab E Oued. Ayant constaté que son activité d'instituteur ne lui suffisait plus, il décide de s'inscrire aux cours du soir à la faculté de droit d'Alger. Serge Pautot revient, aussi, dans son ouvrage, sur la conquête de l'Algérie en 1830 et sur l'organisation du régime colonial. Après une lutte armée de sept ans et demi, qui a abouti aux accords d'Evian, Me Serge Pautot estime que ces accords d'Evian, n'ont pas été toujours respectés des deux côtés de la Méditerranée. Preuve en est, avec la nationalisation des biens immobiliers par le gouvernement algérien en mars 1963 et la nationalisation des hydrocarbures et gaz en 1973 par le défunt président algérien Houari Boumediene. «Du côté français, la circulaire Fontanet de 1973 imposait des quotas de travailleurs algériens à venir en France et l'obligation de visa obligatoire pour se rendre en France, alors que les Accords prévoyaient la libre circulation des personnes, algériennes, comme françaises, entre les deux pays». Dans le sixième chapitre, «L'Algérie indépendante et les relations avec la France», l'avocat fait un rappel des présidents algériens qui se sont succédé jusqu'à aujourd'hui en ne manquant pas de mettre en exergue la position des présidents français, et ce, depuis le général de Gaulle, en passant par Valéry Giscard d'Estaing, François Hollande et Emmanuel Macron. Le livre se renferme sur le problème de l'islam en France, suivi de l'appel au djihadisme.