Après plusieurs rencontres et rounds de négociations internes, des organisations patronales de la wilaya de Biskra ont concocté un plan d'urgence afin d'amortir un tant soit peu la crise financière frappant de plein fouet les entreprises de construction, les industriels et les commençants. Les détails de ce plan ont été envoyés au wali de Biskra, Ahmed Kerroum, pour l'avaliser et y apporter sa caution de premier responsable de l'exécutif, a-t-on appris. Au cours d'un point de presse, organisé dans l'après-midi de dimanche dernier au siège de la CCI des Zibans, Abdelmadjid Khobzi, président de cette dernière, accompagné des représentants de l'Union des commerçants, de la Confédération des entrepreneurs et de celui du Club économique, a tracé les grandes lignes de ce plan. Ces professionnels, connaissant une baisse drastique de leurs revenus en 2017 et dont beaucoup sont au bord de la faillite et se retrouvent contraints de licencier des centaines de travailleurs, plaident en premier lieu pour que des amendements soient apportés aux lois nationales régissant leurs activités de producteurs de biens d'équipements et de denrées agroalimentaires, «des mesures et des lois nous pénalisant fortement pour donner la faveur aux importateurs. Libérez les initiatives et nous surmonterons ensemble cette crise», clament-ils à l'unisson. En effet, un producteur algérien est soumis à des taxes et des lourdeurs administratives rédhibitoires, tandis que les importateurs de certains produits finis jouissent de détaxation, incitant les clients et les consommateurs à opter pour les produits étrangers, évidemment moins onéreux. Pour récupérer les milliards de dinars en circulation en dehors du circuit bancaire, ces hommes d'affaires proposent aux responsables du pays de légiférer pour offrir un taux de 7% dégressif de taxe aux détenteurs d'argent, qui le déposeraient dans les banques. Troisième point à même de sauver les promoteurs immobiliers et les entrepreneurs, selon eux, c'est de réactiver les chantiers et les projets du LPA, lequel dispositif permettrait de répondre à la demande en logements et de sauver des entreprises dans le sillage desquels se développent les unités de production de briques, de matériaux de construction, des artisans plombiers, menuisiers, électriciens, peintres et décorateurs. «Si le secteur du BTP se redresse, tout le secteur économique et commercial suivra», ont-ils souligné. Les propositions pour sortir Biskra du marasme économique et du ralentissement de la consommation des ménages en général, il faut agir principalement sur le secteur commercial. Les commerçants veulent la réhabilitation des locaux commerciaux de l'ancienne gare routière désaffectée depuis 2012, l'ouverture des marchés de gros de Leghrous, du marché des dattes d'El Hadjeb, la réorganisation du marché central de Biskra et la réalisation d'un «comptoir du Sud», où les grossistes seraient réunis par type de produits et d'équipements. «Nous avons demandé une assiette foncière pour la réalisation d'un pôle économique et commercial en dehors de la ville, à l'instar de celui d'El Eulma ou de celui d'El Hamiz. Nous attendons la décision du wali, lequel a toujours été attentif et soucieux de répondre positivement aux initiatives et entreprises œuvrant pour le développement de la wilaya de Biskra, laquelle avec ses nombreux atouts doit saisir l'occasion de cette crise pour faire montre de sa créativité, de sa détermination et de sa force pour contrer les effets de la baisse des prix du pétrole», a déclaré A. Khobzi, président de la CCI des Zibans, visiblement très attaché à la survie des professionnels qu'il représente, et qui seraient pour la plupart empêtrés dans des situations pour le moins inconfortables.