Le ramassage des déchets ménagers se pose avec beaucoup d'acuité au niveau de la wilaya de Bouira. Avec une quantité dépassant les 600 tonnes de déchets générée quotidiennement, la mission des collectivités locales, fragilisées par le manque de moyens humains et matériels, devient de plus en plus ardue. De nombreux agents de nettoyage ont été mis au chômage. Recrutés dans le cadre du dispositif du filet social, les autorités locales ont été obligées de «libérer ce personnel en raison des difficultés financières. Les contrats des travailleurs engagés dans le cadre de ces opérations de collecte des déchets, notamment au niveau des communes rurales n'ont pas été renouvelés, et ce, depuis plus de trois ans», déclare un élu, avec amertume. Outre cette contrainte, les communes souffrent de l'insuffisance de moyens matériels. A Lakhdaria, l'une des plus importantes communes de la wilaya en densité populaire, les quartiers de la ville croulent sous les ordures. La commune est dotée d'une seule benne-tasseuse, indique un élu. «Nous ne cessons pas d'interpeller les pouvoirs publics pour renforcer le parc communal en véhicules de ramassage des ordures», rappelle l'élu. Les répercussions sur le cadre de vie de la population sont palpables. Les amoncellements des ordures sont visibles partout et les élus locaux sont désarmés. En raison du manque de moyens, la collecte des déchets ménagers ne se fait pas tous les jours. La situation ne diffère pas dans les autres communes de la wilaya de Bouira. Les parcs communaux des APC sont réduits en nombre de véhicules. La commune de Aïn Turk, commune située à quelques encablures du chef-lieu de wilaya, «ne déroge pas à cette règle. Outre le manque de moyens matériels, notre localité nécessite le recrutement de personnel. Le problème est posé avec acuité», a déclaré un membre de l'exécutif communal. «Les mesures d'austérité imposées par le gouvernement ont affecté et d'une manière forte le fonctionnement des assemblées communales. Nous peinons à gérer convenablement le dossier de collecte d'ordures. C'est un véritable fardeau pour les nouveaux élus», dit encore l'élu. Mais, à l'incapacité des pouvoirs publics de résoudre ce problème, s'ajoute le laxisme des citoyens. Des dépotoirs se forment à proximité des immeubles, sur les berges des oueds et même au milieu des réserves naturelles. «A travers des localités de la wilaya, les abords des routes, les lits d'oueds et même les espaces forestiers, sont transformés en dépotoirs sauvages où l'on diverse toute sortes de déchets. Le constat est alarmant. Il s'agit surtout des déchets inertes provenant des chantiers qui s'amoncellent à différents sites», s'indigne un militant associatif. En effet, on y déverse de la terre, des gravats, des sacs remplis de déchets. A l'intérieur de la forêt récréative d'Erich, le poumon de la ville de Bouira, le constat est alarmant.