Un forum d'hommes d'affaires est prévu aujourd'hui dans le cadre de la visite du président turc, la seconde du genre en tant que chef d'Etat. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, effectue depuis hier une visite officielle de deux jours en Algérie, dans le cadre d'une tournée africaine. Son séjour a pour ambition, selon la présidence algérienne, de «donner un élan accru aux échanges et aux partenariats entre les économies algérienne et turque». Les entretiens qui se dérouleront entre les deux chefs d'Etat et les travaux entre les délégations des deux pays «permettront à l'Algérie et à la Turquie de partager leurs analyses de la situation régionale et internationale, notamment au Moyen-Orient, au Maghreb et au Sahel», a précisé la Présidence dans un communiqué. Au plan économique, un forum d'hommes d'affaires est prévu aujourd'hui dans le cadre de cette visite, la seconde du genre d'Erdogan en tant que chef d'Etat. Une réunion de la commission mixte bilatérale est aussi prévue pour concrétiser des actions de partenariat et de coopération et donner une impulsion nouvelle aux relations bilatérales, notamment dans les domaines du tourisme, de l'agriculture et des énergies renouvelables, a ajouté la même source. Dans un entretien accordé au quotidien arabophone Ehourouk, le président turc a souligné que l'Algérie «est un pays émergent et reste un exemple de stabilité dans une région confrontée à des troubles en permanence», précisant que son pays «accorde une grande importance à la consolidation et au développement de la coopération bilatérale dans tous les domaines». Evoquant le système de quotas et la démarche d'autorisation sur les produits importés par l'Algérie, il a déploré des obstacles «susceptibles d'entraver la croissance commerciale entre nos deux pays». Au sujet de l'octroi des visas, M. Erdogan a regretté le manque de réciprocité entre l'Algérie et la Turquie. «Etant donné que les postulants algériens au visa pour la Turquie sont traités de cette manière (flexibilité, ndlr), nous souhaitons pour notre part que les autorités algériennes puissent adopter elles aussi les mêmes mesures dans l'attribution des visas à nos citoyens, notamment les hommes d'affaires. Bien entendu, ces facilitations sont à même de générer d'importants revenus au secteur du tourisme en Algérie», a-t-il affirmé. «L'Algérie est le premier partenaire commercial de la Turquie en Afrique», avait affirmé, quant à lui, jeudi dernier à Ankara, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, ajoutant que les deux pays entretenaient un partenariat gagnant-gagnant. En 2017, le volume des échanges entre les deux pays s'était établi à près de 4 milliards de dollars, mais avec une balance commerciale en défaveur de l'Algérie. Ce pays a occupé le 6e rang de la liste des pays fournisseurs de l'Algérie qui a importé auprès de la Turquie pour près de 2 milliards de dollars (+3,2%). L'année dernière, la Turquie a été classée 6e client de l'Algérie avec des exportations algériennes de 1,96 milliard de dollars, en hausse de plus de 45% par rapport à 2016. En 2014, les deux pays, qui entretiennent une longue histoire commune, ont signé une convention prolongeant de dix ans un contrat gazier qui expirait la même année, avec une augmentation de 50% des quantités vendues. En visite à Alger en octobre 2014, le président turc avait souhaité porter à court terme à 10 milliards de dollars le volume des échanges entre les deux pays. Ankara avait également réitéré son souhait de créer une zone de libre-échange avec l'Algérie. Environ 796 entreprises turques, employant plus de 28 000 personnes, sont implantées à travers le pays. En matière d'investissements enregistrés en 2017 auprès de l'ANDI, la Turquie a occupé la première place des investissements mixtes avec plus de 20 projets d'investissements d'un montant global de plus de 200 milliards de dinars devant générer près de 6000 postes d'emploi.