La rue Ouarti Abderrahmane est depuis longtemps prise en otage par les commerçants ambulants et sédentaires devenus maitres des lieux pour avoir su squatter et les trottoirs et la chaussée. Leurs véhicules stationnés à longueur de journée ne sont libérés que pour y improviser des pierres, des échelles, des cageots et toutes sortes d'objets qui tiennent lieu de signe d'éléments dissuasifs pour d'éventuels automobilistes en quête d'un espace de stationnement. «Les gens ici croient que tout espace limitrophe à leur commerce, voire leur étal de fortune est de facto extensible au détriment de la propriété communale», a constaté un visiteur de la ville. Non loin de cette artère importante de Souk Ahras, la rue H'rireche Abdellatif offre un autre décor qui n'honore guère le chef-lieu de la wilaya. Des façades grises, une chaussée boueuse, des stands improvisés le long d'un marché grandeur nature et des véhicules stationnés dans tous les sens et sans respect aucun pour cet espace public. Les barricades dressées dans ces deux rues principales dénotent d'une conception erronée des limites de la propriété privée et d'une négligence manifeste des lois. À la rue de l'ALN une autre astuce est mise en application par ces mêmes commerçants dans le but de ne point céder l'espace immédiat à leurs façades. Il s'agit de l'installation de deux à trois motocycles en guise d'obstacle pour d'éventuels passagers. «Si les parkingueurs offrent leurs services en contrepartie d'une dîme, les commerçants, voire les gestionnaires de quelques institutions publiques telles que le service commercial de la SDE [Société de distribution du gaz et de l'électricité de l'est], Algérie Telécom, la mosquée El-Amen… et bien d'autres adoptent les mêmes procédés et se substituent aux institutions compétentes de l'Etat, et c'est vérifiable», a lancé Abdelkader.S, un enseignant universitaire. Décidément l'ampleur de ce phénomène est déjà au stade des urgences et la création des aires de stationnement et de nouvelles issues est au centre des palabres et autres critiques.