Un programme d'inspection spécial a été lancé au niveau des établissements hôteliers en prévision de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe 2007 », opération qui s'est soldée par la fermeture, depuis août dernier, de 28 hôtels non classés, dont sept établissements ont été transformés en dortoirs. Ces hôtels ont fait l'objet de mises en demeure suivies d'avertissements émanant de la direction du tourisme. Les opérations d'inspection effectuées au niveau de ces établissements ont permis de relever plusieurs insuffisances, notamment « le non-respect des normes et critères » régissant les établissements hôteliers prévus par la loi 99-01. Elles passent par deux étapes, la première consistant en une visite d'inspection effectuée par une commission relevant de la direction de tourisme de la wilaya d'Alger, tandis que la seconde étape prévoit une visite d'une commission mixte composée de représentants des directions du tourisme, du commerce et de la santé. La première étape, toujours en cours au niveau des hôtels cinq étoiles, a touché 95% du parc hôtelier et vise à réhabiliter ce dernier et améliorer les prestations. La deuxième étape, dont la mise en œuvre a atteint un taux d'avancement de 80%, consiste à vérifier les conditions d'hygiène, notamment en ce qui concerne la conservation des aliments et la préparation des mets au niveau des restaurants des hôtels, pour éviter les risques d'intoxication. La wilaya d'Alger compte 156 établissements hôteliers, dont 128 non classés, selon la directrice du tourisme de la wilaya d'Alger. En fait, la mise à niveau des établissements hôteliers est un des fondements de la politique de développement du tourisme à l'horizon 2015 adoptée le 29 mars 2006. L'opération de classement des hôtels a été lancée en juillet 2005. Les pouvoirs publics l'ont voulu en deux temps : la première avec l'installation de commissions de wilaya qui inspecteront les hôtels non classés ou ayant une étoile et d'une commission centrale qui aura la mission de superviser les hôtels possédant 2 à 5 étoiles. Le lancement de cette opération a déjà permis d'établir que plus de 80% des hôtels ne répondent pas aux normes internationales et aux textes qui réglementent cette activité, ce qui nécessite des efforts considérables et continus pour rattraper le retard. La mise à niveau s'articule sur le volet matériel (réhabilitation des installations, rénovation et modernisation des équipements) et le volet immatériel (formation et recyclage des personnels et mise en place d'un plan marketing plus adapté aux spécificités des produits touristiques algériennes). La mise à niveau est un processus permanent et non juste une opération de replâtrage. Avenir concret ou poudre aux yeux ? Ceux qui croyaient dans un premier temps que cette opération n'était qu'un simple discours qui sera rangé dans un des tiroirs du gouvernement se sont rendu à l'évidence qu'il s'agit bien d'une opération sérieuse surtout après l'application des premières sanctions (mises en demeure, avertissements et fermetures temporaires). Nous avons appris d'une source proche de la commission nationale de classement en catégories des établissements hôteliers que des inspections ont été menées même dans les grands hôtels d'Alger. La prochaine opération « coup-de-poing » sera menée à Oran. Ces opérations visent aussi à faire la chasse à tous les investisseurs qui s'auto-attribuent des étoiles aussitôt l'établissement achevé. Des mauvaises pratiques qui sont devenues la règle. Il faut dire qu'il y avait urgence à appliquer la nouvelle législation pour réglementer un secteur qui profitant de la décennie noire (faiblesse de l'activité touristique) a échappé ou presque au contrôle de l'Etat.