Vingt-six pour cent. C'est le taux de chômage dans la wilaya de Jijel, avancé jeudi dernier par le président de l'APW, le Dr Abdelkader Zighache, lors de la dernière édition de la saison du forum de la radio Jijel FM. Un pourcentage qui en dit long sur le manque de perspectives auquel sont confrontés les jeunes de la wilaya, tant que l'investissement, créateur d'emplois, demeure « le point noir », pour reprendre le constat du premier responsable de l'Assemblée de wilaya. Les soucis environnementaux, liés à l'investissement, seront touchés dans une wilaya composée à 80% d'espaces montagneux. Le P/APW soutient que le promoteur n'acceptera pas d'engager son capital dans la montagne, estimant que l'investissement n'intéresse que dans la bande littorale qui représente 20% de la superficie de la wilaya. Interrogé sur le logement, le Dr Zighache reconnaîtra que c'est un grand problème qui doit constituer une priorité, avant de lâcher que « le logement est la bête noire de l'élu ». Concernant les retards dans le traitement des recours, après l'affichage des listes des bénéficiaires par les communes avant leur transfert aux daïras, il justifiera cette situation par le dépôt au niveau de l'APW durant un même mois des listes de 3000 logements suivies de près de 10 000 recours qu'il fallait traiter. « Aujourd'hui, dira-t-il, il ne reste que 44 logements relevant des communes d'El Milia et de Taher. Le dossier d'El Milia est d'ores et déjà ficelé, les enquêtes sociales et administratives ayant été achevées, celui de Taher devrait l'être prochainement . » Questionné à propos du pénitencier dont les travaux ont démarré à l'entrée est de la ville de Jijel, il répondra que le besoin d'une telle structure se fait cruellement sentir, « mais sincèrement, dira-t-il, il n'est pas à sa place ». Se disant satisfait de ce qui s'accomplit en matière d'infrastructures de base, il liera l'essor de la wilaya à son véritable désenclavement, notamment avec la réalisation de la pénétrante autoroutière devant relier Jijel à Sétif, puisqu'il estimera que « l'avenir et l'espoir de la wilaya passent par la RN 77 ». Il regrettera à propos de la zone d'extension touristique d'El Aouana, qu'après toutes les facilitations accordées par l'APW à travers des délibérations, les promesses de l'Agence nationale du développement touristique de réaliser des aménagements, n'ont été ni tenues ni concrétisées. Questionné en tant que médecin sur la crise opposant le conseil médical du secteur sanitaire de Jijel et la direction de la santé, le P/APW conviendra que beaucoup d'efforts ont été accomplis, mais que le problème relève d'un manque de communication. Les praticiens, qui exigent d'être consultés dans le choix des équipements, déclinent la responsabilité quant à l'acquisition de quelques-uns. Côté sport, il informera que le stade d'El Milia devrait être homologué d'ici la fin du mois de juin, alors que pour ce qui est de la maison de la culture, il dira que le wali préfère attendre la visite du président de la République pour son inauguration. Questionné par un confrère sur sa lecture du fort taux d'abstention lors des dernières législatives, le Dr Zighache estimera que le choix des candidats est primordial pour prétendre drainer les citoyens vers les centres de vote. Il reviendra aussi sur les prérogatives de l'élu et son rôle de contrôle. Le P/APW considérera que la marginalisation de l'élu est due aux textes et lois, ajoutant que l'Etat ne fait pas complètement confiance aux élus. Tout en revendiquant plus de prérogatives aux Assemblées élues, il ne manquera pas toutefois de préciser qu'il appartient aussi aux « partis de présenter des hommes à la hauteur de la responsabilité car, expliquera-t-il, il est inconcevable de donner cette responsabilité à des ignorants, ce serait une véritable catastrophe ». Avant de boucler les deux heures de l'émission, le Dr Zighache, élu du mouvement El Islah, intronisé à la tête de l'APW depuis 6 mois seulement, regrettera « ce qui se passe dans le mouvement », mais se dira toujours « fidèle au parti et à ses instances », et de conclure qu'il « aurait préféré que les problèmes soient traités dans un cadre organique ».