Trois Algériens « sans-papiers », selon la formule consacrée, ont été expulsés hier après-midi de Lille (France) via l'aéroport d'Orly Sud (région parisienne) vers Alger, selon des animateurs de syndicat lillois qui ont contacté la rédaction. Ces syndicalistes tenaient justement un sit-in devant le tribunal de Lille pour dénoncer le procès de 25 autres « sans-papiers » pour une affaire liée aux arrestations lors de la dernière occupation du collectif des « clandestins ». Les syndicats et associations françaises de Lille, en relation avec d'autres syndicats algériens, tel le Snapap, tentent de créer des réseaux d'alerte quant aux expulsions qui, selon plusieurs observateurs, devront s'accélérer. Contacté hier, Rachid Malaoui du Snapap, qui veille à la divulgation de chaque expulsion, a indiqué que son syndicat lancera appel aux autres acteurs de la société civile algérienne pour créer un réseau d'accueil des expulsés. « Il faut organiser l'accueil en termes d'assistance juridique, mais aussi sociale. Ces expulsés arrivent en Algérie avec seulement une petite valise », dit Malaoui. « Imaginez le sort des 350 000 sans-papiers dans l'Hexagone (chiffre avancé par l'ambassadeur de France à Alger, ndlr) si jamais les autorités françaises décident de les expulser tous. Quelle prise en charge pourrions-nous leur assurer comme société civile ? Il faut s'organiser », a ajouté le patron du syndicat autonome de la Fonction publique.