Le président du RPR, Abdelkader Merbah, s'est montré très virulent à l'encontre du pouvoir lors de son meeting de campagne électorale jeudi dernier à Boumerdès. « Le corps Algérie est malade de ses gouvernants. L'APN, élue à 12% du corps électoral, est en train de légiférer, de décider de l'avenir de l'Algérie. Le pays est en danger et l'abstention par laquelle le peuple a voulu sanctionner ses décideurs risque de se reproduire », a-t-il dit devant une assistance nombreuse. Remarquablement remonté contre le système qu'il qualifie de « dictature qui maintient le peuple dans un état de pauvreté insoutenable », Merbah prévient : « Hier, c'était ‘ulac l'vote ulac en Kabylie' (slogan des archs), demain, ce sera ‘makache l'vote makache'. » Cependant, « je n'appelle pas les citoyens à boycotter les élections. Je rappelle seulement qu'énormément de problèmes mènent forcément à une rupture de confiance. Je dis seulement qu'il n'y a qu'à lire les journaux pour se rendre compte que nos concitoyens ne sont pas heureux et que le pays est mal gouverné », a tenu à souligner le président du RPR, dont le parti participe avec une liste APC à Corso. Rappelant la célèbre phrase de Bouteflika : « Rfaâ rassek ya bba », le leader du RPR constate que « les têtes de nos pères sont malheureusement plus que jamais baissées ». Se déclarant contre la révision constitutionnelle et un troisième mandat pour le chef de l'Etat, Abdelkader Merbah a dit qu'« il est honteux de briguer un 3e mandat lorsqu'on reconnaît soi-même l'échec de sa gestion ». « Nous demandons simplement au Président de démissionner. A-t-on consulté les partis, le peuple, les intellectuels au sujet de la révision constitutionnelle ? Combien de maires corrompus issus du FLN et du RND sont poursuivis en justice pour des malversations ? Tous les jours des mensonges, à chaque élection des fraudes, le vol s'est généralisé et la mauvaise gestion a créé la famine, le chômage, la pauvreté et le laisser-aller. Au lieu de rechercher les solutions aux problèmes des jeunes, au lieu de démissionner après avoir reconnu que sa gestion a été un échec, le gouvernement projette de construire 56 prisons contre 14 maisons de la culture comme réponse aux préoccupations de la jeunesse. Il décide de juger les jeunes harraga qu'il a poussés lui-même au désespoir », assène l'hôte de Corso. Ainsi, Merbah n' y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire lui aussi son ras-le-bol. « La faillite politique a engendré une faillite économique qui a fait un peuple pauvre dans un pays riche, et la pauvreté est la terre fertile pour le recrutement de terroristes », a-t-il déclaré. Le chef du RPR a dit que son parti a été « victime de la violence administrative qui l'empêche de participer aux élections du 29 novembre ». En tout cas, Merbah estime que les élections en Algérie sont administratives et policières : « En l'absence de l'expression populaire, les walis et les chefs de daïra auront le loisir de désigner encore une fois les nouveaux responsables. »