Les anciens, comme les nouveaux présidents des assemblées populaires communales de la wilaya de Annaba, ne semblent pas être intéressés par le programme de développement social. Dans une correspondance officielle, adressée aux 12 P/APC que compte la wilaya, la direction de l'action sociale (DAS) a exhorté les maires à émettre leurs propositions quant au développement des localités démunies de Annaba, en ces termes : « Pour permettre à la commission de wilaya d'étudier les propositions relatives à l'élaboration du programme de développement social de l'année 2008, la direction de l'action sociale vous prie de bien vouloir lui adresser vos suggestions avant le 10 janvier 2008, sachant que chaque projet est estimé à 4 MDA ». résultat : vingt jours après, rien n'a été fait, chose qui a fait réagir l'union des associations des quartiers qui, dans un communiqué adressé au wali, a dénoncé ce qu'ils ont qualifié d'indifférence et de blocage de la part des P/APC. « Bien que les programmes de développement social soient parmi les importantes directives du président de la République, nos nouveaux maires sont indifférents à cette question », écrira M. Dorbani, le président de l'union. Toujours selon la même source, et à titre d'exemple, les communes de Annaba en plus d'El Bouni, sont un cas édifiant, où en 2007 elles n'ont même pas daigné verser leur apport financier, lequel ne représente que 10% de leur projet de développement respectif. Pour les premières, il s'agit d'un projet d''éclairage public, destiné à la cité Dorban, et de la réalisation d'un réseau d'évacuation des eaux usées, pour la seconde. Quant aux communes de Oued El Aneb et Tréat, leurs projets de développement sociaux respectifs ont été financés, par défaut, par la wilaya. Les cellules de proximité, censées sensibiliser les autorités communales en leur proposant des projets de développement local, quant à elles, semblent être affectées par une léthargie profonde. Cette situation ne fait que consacrer, selon les sociologues, la paupérisation dans la wilaya, d'autant que Annaba dénombre plus de 15 000 baraques, réparties à travers ses 12 communes, 63 643 familles démunies, dont 24 129 femmes divorcées et veuves, et 74 421 personnes sans couverture sociale. Le chômage est l'autre fléau qui ronge de larges pans de la société, en l'absence d'investissements potentiels à même de créer des postes de travail, notamment au profit des diplômés des universités et des instituts de formation, qui viennent, chaque année, s'ajouter aux 62 638 chômeurs recensés officiellement à fin 2007 par la direction de l'action sociale. N'est-ce pas là une preuve que Annaba est l'une des wilayas qui connaît des contraintes sociales d'une grande acuité, qu'il convient de prendre en charge pour améliorer les conditions de vie des larges couches de sa population ? Les politiques de bricolage, particulièrement le contrat de pré-emploi, ne semblent pas porter leurs fruits quant à l'absorption du chômage, surtout dans les zones rurales où la récession économique est la plus palpable.