Un missile sol-sol s'est abattu à l'aube dimanche sur la localité de Tall Rifaat, dans le nord de la Syrie, tuant au moins quatre civils, dont deux enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des militants anti-régime du Centre médiatique d'Alep ont rapporté qu'il s'agissait d'un missile Scud tiré par l'armée, mais cette information ne peut être vérifiée de manière indépendante. Le missile, qui a tué également deux femmes, a aussi fait plusieurs blessés et détruit de nombreuses maisons dans cette localité de la province d'Alep, précise l'OSDH. La Commission générale de la révolution syrienne, un réseau de militants, a fait état de 30 blessés et de la destruction de dix maisons, précisant qu'une mère et ses deux fillettes figuraient parmi les victimes. "Le bilan pourrait s'alourdir, des corps étant ensevelis sous les décombres", a indiqué l'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni et qui s'appuie sur un large réseau de militants ainsi que des sources médicales et militaires à travers le pays. Des vidéos diffusées par l'OSDH et des militants montrent des hommes dégageant des débris dans l'obscurité puis retirant le corps d'un enfant sous les cris de la foule. En février, des opposants avaient accusé l'armée d'avoir tiré, à partir d'une base dans la région de Damas, des missiles Scud sur un quartier de la ville d'Alep, faisant 58 morts dont 36 enfants selon un bilan de l'OSDH. Damas avait démenti avoir utilisé des Scud. Le régime de Bachar al-Assad est accusé par l'opposition, mais aussi par Israël des pays occidentaux d'avoir eu recours à des armes chimiques contre la population civile dans la guerre qui l'oppose aux rebelles depuis deux ans. Damas a rejeté ces accusations américaines et britanniques, tandis que son allié russe a mis en garde l'Occident contre l'utilisation de ce dossier comme un "alibi" pour intervenir militairement en Syrie.