Le Festival de Fès des musiques sacrées du monde est l'un des principaux événements de la Fondation Esprit de Fès. « Il inscrit dans sa vocation de mettre les arts et la spiritualité au service du développement humain et sociétal et du rapprochement entre les peuples et les cultures », a-t-on noté. La 18e édition du festival (8-16), selon les organisateurs, aura pour thématique « Réenchanter le monde » avec un hommage particulier au grand poète perse Omar Khayyam. « Le Festival de Fès parcourt les vastes espaces des chants et des rythmes que les cultures du monde ont créés depuis l'aube des temps, et un riche programme a été élaboré à cet effet », a souligné Mme Hafsa Benmchich, responsable de la communication et des relations publiques internationales. De son côté, M. Faouzi Skali, directeur général de la Fondation Esprit de Fès, a écrit au sujet de cette édition : « Ré-enchanter le monde, c'est entrevoir les possibilités de nouveaux rapports à celui-ci où la fatalité, et donc, la dictature du fait accompli, n'a plus de place. C'est reprendre à rebrousse-poil le processus actuel de délitement pour y restituer la place de l'homme, de la culture, de la spiritualité ; échapper au diktat du tout-économique et retrouver la liberté de l'esprit. Cela sera peut-être le fruit d'une prochaine indignation après toutes celles qui l'ont précédée. » La soirée d'ouverture sera consacrée à un hommage à Omar Khayyam par la projection d'un film intitulé « Sois heureux un instant, cet instant c'est ta vie », mis en scène de Tony Gatlif qui, en collaboration avec Faouzi Skali, et Alain Weber, directeur artistique du festival, présentera des artistes d'Asie centrale, du monde oriental et occidental dans une scénographie inédite. Ce documentaire, selon les documents qui nous ont été transmis, parle de l'écrivain et savant persan Ghiyath ed-din Abdoul Fath Omar Ibn Ibrahim al-Khayyām Nishabouri, plus connu sous le nom de Omar Khayyam qui serait né le 18 mai 1048 à Nichapur, en Perse (actuel Iran). Né d'un père fabricant de tentes, Omar Khayyam, dès 1074, fut reconnu comme un grand mathématicien et astronome dans tout l'Orient. Ses nombreux travaux algébriques, ses équations cubiques, ses tables astronomiques, sa réforme du calendrier persan, ont fait de lui un grand savant de son temps. Mais à une époque où la science était profondément reliée au spirituel, Omar Khayyam, habité d'une véritable quête mystique, traduira sa vision de l'existence, de Dieu et de l'éternité dans des poèmes hallucinants de beauté, ses fameux quatrains « Rubaïyat » qui traverseront les siècles jusqu'à nos jours. Face à l'ambition du pouvoir, à la voie de l'anarchie et d'une quête souterraine, il propose une philosophie sereine et heureuse d'une vie tournée vers le moment présent et la lumière. Plusieurs artistes issus de plusieurs pays prendront part à cette manifestation. Il s'agit, notamment, de Sheikh Yasin al-Tuhami (Egypte), Ihsan Rmiki et l'ensemble Zaman Al Wasl (Maroc), Mukhtiyar Ali (Inde) ; Wadie El Safi (Liban) ; Cherifa (Maroc), Archie Shepp, Gospel et Blues Ensemble (USA), Ensemble Gipsy Sentimento Paganini (Hongrie). En marge de cette édition, des expositions sont programmées ainsi que la projection de films dont celui Kathy Wazana, intitulé « Pour une nouvelle Séville ». Ce documentaire est à la fois enquête historique et film d'essai poétique et musical sur la dépossession et l'exil, sur l'espoir et les possibilités de coexistence. Tourné au Maroc et en Israël, ce long métrage documentaire explore les circonstances qui ont mené à l'exode les Juifs du Maroc, exode inextricablement lié à l'exil et la dépossession du peuple palestinien.