Alors que tout le monde, à Koléa, attendait à ce que le premier magistrat de la ville soit issu du FLN, puisque ce dernier détient 10 sièges sur les 21 que compte l'APC, les tractations entre les élus en ont décidé autrement. Elles ont abouti à la désignation du candidat tête de liste de l'alliance de l'Algérie verte (8 sièges) à la tête de cette commune de la wilaya qui, traditionnellement, est considérée comme la chasse gardée du FLN. Ce basculement inattendu s'est opéré après que le RND ait décidé d'entrer, avec ses trois sièges obtenus, en coalition avec l'Alliance verte constituée de trois partis islamistes (MSP, Islah, Ennhadha). Des surprises pareilles ne manqueront pas de se rééditer dans la wilaya de Tipasa, d'autant que la moitié des 28 communes est confrontée au même problème, puisque aucune liste n'a obtenu la majorité des sièges. Plusieurs villes de la wilaya, en l'occurrence Bou-Ismaïl, Tipasa, Cherchell, Hadjout et Ahmeur El Aïn font face au même dilemme. Car, mis à part le RND, qui a obtenu la majorité des sièges dans 8 APC, le FLN dans 4 APC, et le RCD et le Front El Moustakbal, une chacun, le sort du reste des communes reste tributaire des résultats des tractations qui ont été entamées entre les partis en lice dès la proclamation des résultats. Selon les échos qui nous parviennent des communes en ballottage, les négociations s'annoncent serrées. A Tipasa, par exemple, où le RND et le FLN ont obtenu chacun 8 sièges, les regards sont tournés vers les deux élus de l'alliance de l'Algérie verte. « Normalement, on a trouvé un accord avec les deux élus de l'alliance pour former une majorité à Tipasa », confie une source du bureau de wilaya du RND. Et d'ajouter : « en plus de Tipasa, nous sommes en négociations avec nos partenaires un peu partout dans la wilaya où on occupe une bonne position. A mon avis, il y aura beaucoup de surprises, notamment à Cherchell et d'autres villes importantes. On espère avoir la présidence de 13 ou 14 APC sur les 28 que compte la wilaya », précise la source. De leur côté, les représentants du FLN tentent de rallier les élus d'autres formations pour décrocher le maximum d'APC. Leurs chances de former des coalitions à Hadjout et Bou-Ismaïl sont grandes. Les tractations engagées ces jours-ci à Tipasa dans le cadre de constitution des APC, où aucune majorité absolue ne s'est dégagée, n'est qu'une première étape d'un processus de négociations qui se prolongera jusqu'au 29 décembre prochain, date fixée pour le renouvellement partiel du Conseil de la nation. Un rendez-vous où les grands électeurs (élus locaux) sont appelés à élire l'un des leurs au sénat.« Le FLN, qui est arrivé en tête lors des élections de ce jeudi, n'a obtenu que 170 sièges dans les APC et 14 à l'APW. Avec un total de 184 sièges, soit moins de la moitié du nombre du collège des élus, il n'est pas sûr de gagner le siège à pourvoir à Tipasa lors des sénatoriales prochaines. C'est vous dire que le jeu des alliances n'est qu'à son début », remarque un observateur de la scène politique locale.