Les formules semblent différer, mais l'objectif est le même. Il s'agit de fournir aux habitants des vastes contrées de l'intérieur du pays des raisons de se fixer sur leurs terres, d'y vivre. Dans un pays où les activités économiques et la population sont inégalement réparties, une telle option revêt un caractère stratégique. Un conseil de gouvernement s‘est déjà tenu à Ouargla, le Premier ministre s'est déplacé dans la même ville avant d'entreprendre, récemment, des visites d'inspection dans la région des Hauts-Plateaux et du sud. Le contact se veut direct avec les représentants des citoyens et, parfois, sans protocole avec ces derniers. Voilà que demain, c'est une autre rencontre, importante à plus d'un titre, qu'abritera Ghardaïa. Une autre est d'ores et déjà annoncée à Adrar. Les ministres qui se rendront dans la capitale du M'zab sont à la tête de secteurs qui conditionnent pour une large part le développement dans ces régions. Outre le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, les membres du gouvernement en charge des Ressources en eau et de l'Agriculture prendront part à une rencontre avec les représentants de la société civile. Des agriculteurs, des éleveurs, des opérateurs économiques exposeront leurs doléances. Des ambitions, mais aussi des contraintes seront au menu pour tenter d'aplanir des difficultés dans cette région où l'esprit industrieux est un trait de caractère. Le dialogue ne fera que créer les meilleures conditions pour concrétiser sur le terrain les engagements des pouvoirs publics en direction des willayas du sud et des Hauts-Plateaux. Plus personne ne nie, aujourd'hui, l'importance de cette immense région du Sud qui, outre l'or noir, recèle des potentialités agricoles, minières et en matière de sources d'énergies renouvelables. Elle bénéficie d'un ensoleillement et pas moins d'un million d'hectares sont exploités par des agriculteurs qui ont bénéficié de contrats d'exploitation dont la superficie varie de 250 à 500 hectares. Les exploitations agricoles font, désormais, partie du paysage. Aujourd'hui, les produits d'Adrar, de Biskra n'ont rien à envier en qualité et fraîcheur à ceux des wilayas du nord. Des filières d'approvisionnement se développent dans ces régions qui ne se cantonnent plus dans la production d dattes. La gamme s'est élargie vers les agrumes, les produits maraîchers, et des expériences sont menées dans la pisciculture, l'oléiculture ou la production d'arachide. Les différents plans lancés en faveur des wilayas du sud et les facilités dont ont bénéficié les investisseurs dans cette région témoignent de la volonté affichée par les autorités de développer cette région du pays. L'équilibre régional a été toujours un axe majeur de la politique de l'Etat algérien. Il y a une trentaine d'années, il se déclinait à travers les plans spéciaux. Il prend un autre visage de nos jours. Les projets comme l'alimentation en eau potable de Tamanrasset à partir d'In Salah, la rocade des Hauts-Plateaux et les efforts fournis pour moderniser et relier des villes comme Touggourt, Hassi Messaoud ou El Bayadh au réseau ferroviaire national sont des preuves de cet intérêt soutenu pour une région dont les récents événements sont venus rappeler toute l'importance stratégique.