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« Régler le problème de l'extrémisme au Sahel en nous imprégnant de l'expérience algérienne » Le Khalife Abou El-Feth, cheïkh de la confrérie Tidjania du Nigeria
Le khalife Ali Ahmed Abou El-Feth, cheïkh de la confrérie Tidjania du Nigeria, a affirmé, jeudi à Alger, que sa visite en Algérie à la tête d'une délégation d'adeptes de la Tariqa Tidjania nigériane « tend à aboutir à une solution au problème de l'extrémisme qui sévit dans le nord du Nigeria, et la région du Sahel », en général. Invité de la chaîne I de la Radio nationale, cheïkh Ali Ahmed Abou El-Feth a indiqué que les discussions qu'il a eues à Alger avec la Ligue des Ouléma du Sahel « visent essentiellement à trouver une solution au problème de l'extrémisme dans le nord du Nigeria en s'imprégnant de l'expérience de l'Algérie dans la réconciliation nationale ». L'armée nigériane mène actuellement une vaste offensive contre les membres du groupe extrémiste Boko Haram, qui occupent des zones situées dans le nord du pays. L'armée avait appelé les insurgés à déposer les armes et à se rendre en contrepartie d'une grâce. Par ailleurs, il a rappelé que son pays, qui compte 120 millions de musulmans (sur 170 millions d'habitants) dont 60 à 70% sont des adeptes de la Tariqa Tidjania, « connaît une situation de crise avec les extrémistes, similaire à celle vécue par l'Algérie dans les années 90 ». « Nous sommes ici pour tirer avantage de la réconciliation nationale » en Algérie, a-t-il souligné. Concernant le rôle historique de la confrérie Tidjania, l'intervenant a indiqué que « ce sont les adeptes de cette confrérie qui ont diffusé l'islam en Afrique, à travers un prêche pacifique adressé aussi bien aux musulmans qu'aux non-musulmans », ajoutant que cette institution « joue actuellement un rôle important en matière d'appel à la paix à travers les quatre coins du Nigeria par le truchement d'une éducation islamique effective et des conférences destinées à montrer aux jeunes le droit chemin ». Par ailleurs, cheïkh Abou El-Feth a déploré la réalité vécue par les peuples arabes qui ont connu des révolutions, à l'instar de la Libye et de la Tunisie, et qui n'ont connu depuis que « la destruction ». « Aucun pays n'a atteint les objectifs escomptés », a-t-il affirmé appelant à davantage d'« entente » entre gouverneurs et gouvernés. L'intervenant s'est, d'autre part, félicité de sa visite effectuée, le 15 mai à Aïn Madhi (Laghouat), berceau de la Tariqa Tidjania, la qualifiant de « prolongement de la relation fraternelle tidjanie avec l'Algérie ». Pour rappel, cheikh Abou El-Feth avait rencontré les petits-enfants de cheïkh Tidjani et s'est rendu à la Khelloua de Sidi M'hamed Tidjani, à Boussemghoune, « un site qui revêt une portée spirituelle pour les adeptes de la Tariqa Tidjania », avait-il déclaré. Il s'était aussi félicité de l'accueil chaleureux et de l'hospitalité que lui ont réservés les habitants de Boussemghoune. La ville de Aïn Madhi (wilaya de Laghouat) est le berceau de la Tidjania fondée par cheïkh Ahmed Tidjani Cherif (1735-1815) avant de se répandre dans les pays du Sahel, notamment au Sénégal, au Nigeria et au Burkina Faso où se trouvent de nombreuses zaouïas.