« Entre l'Algérie et la Tunisie, la coopération sécuritaire est réelle, concrète. Elle ne date pas d'aujourd'hui. Elle remonte à de longues années. Les derniers développements à nos frontières Est ont prouvé, si besoin est, que cette coopération existe. Aujourd'hui, nous partageons une ambition : améliorer cette coopération et l'élargir à la Libye pour pouvoir réaliser une stabilité régionale », a affirmé, hier, Mourad Medelci, notre ministre des Affaires étrangères, avant de situer le cadre de la visite de travail de deux jours de Othman Jarandi, son homologue tunisien, à Alger. « Elle s'inscrit dans la continuité de celle effectuée le 29 avril dernier par Ali Larayedh, le Premier ministre tunisien. Elle nous permettra d'évaluer objectivement ce qui a été réalisé depuis ce jour où nous avions décidé de hisser la haute commission mixte au rang stratégique. Le 21 août prochain, un rapport sur notre coopération sera publié simultanément à Tunis et Alger », dira Medelci qui encourage les Algériens à se rendre massivement chez nos voisins de l'Est pour passer leurs vacances. Autres sujets de discussions ? « Le Mali, l'Egypte, la Syrie et la reprise des négociations israélo-palestiniennes », répondent les deux ministres lors du point de presse, précisant l'existence d'une « concordance » de vues. « Nous dénonçons tout ce qui a été dit et écrit sur l'Algérie par certains Tunisiens. Nous l'avons déjà fait à Tunis. Nous le faisons ici même à Alger aujourd'hui. On veut ébranler nos relations. Aujourd'hui, je dis ici même que nous ne permettrons à personne de toucher à cette relation », a déclaré Othman Jarandi, appelant à des consultations « plus poussées » entre les deux pays pour « contrer ce terrorisme » qui est là pour détruire. Eventuel remake du scénario égyptien ? Le ministre tunisien l'exclut d'un revers de la main. « Nos cas sont différents. Chez nous, il y a un processus démocratique réel et une Constitution en élaboration. Ce n'est pas le cas de l'Egypte », dira-t-il. Interpellé sur le « contenu » à donner à cette coopération sécuritaire triangulaire annoncée, Medelci précise : « Notre coopération sécuritaire, qui va sûrement s'améliorer avec la Tunisie et la Libye, a des principes et des lignes rouges. L'Algérie ne peut, par exemple, intervenir en dehors de ses frontières », dit-il. « L'Algérie a une expérience », a noté Othman Jarandi, n'excluant pas de faire appel plus tard, c'est-à-dire quand les Tunisiens se mettront autour d'une table pour trouver une issue à leur crise, à l'expérience de réconciliation algérienne. Autre volet des discussions entre Medelci et Jarandi, la coopération économique. « On ne peut avoir la sécurité sans développement économique et on ne peut avoir de développement sans sécurité », fera remarquer le ministre tunisien. Selon Medelci, qui compte se rendre bientôt en Irak en visite officielle pour traiter, entre autres, le cas des détenus algériens dans les prisons irakiennes, à l'issue de la visite du MAE tunisien, un communiqué commun sera publié aujourd'hui.