Hier, lors de sa visite dans la wilaya de Laghouat, le ministre du Tourisme, Mohamed-Amine Hadj-Saïd, a tenu à recadrer les choses. « Il ne faut pas investir n'importe comment », lance-t-il. C'est ainsi qu'il a soutenu la nécessité pour chaque chef de projet de respecter les spécificités locales. Comme il a mis l'accent sur l'urgence de répondre à la demande et aux besoins de la région. Il a expliqué qu'il faut encourager les investissements dans les structures d'accueil, de restauration, de détente et de loisirs, d'accompagnement pour les familles, compatibles avec les spécificités locales. Tout l'intérêt est là, puisque, selon lui, cette manière de faire aura des conséquences directes sur l'économie domestique : création de postes d'emploi, de richesse et faire connaître les potentialités de chaque région. Car aux yeux du ministre, le tourisme et sa promotion ne se limitent pas à la réalisation d'infrastructures hôtelières. Prestations touristiques « Il faut que ça change » Sur ce point justement, Mohamed-Amine Hadj-Saïd le dit haut et fort : les prestations touristiques et hôtelleries sont médiocres. « Les choses doivent changer, et le plutôt serait le mieux », souligne-t-il. Il a cité, en exemple, l'hôtel phare de la ville, Marhaba. « Les prestations touristiques sont discutables, elles sont en deçà des attentes », lâche-t-il. Le premier responsable du secteur a fait savoir que le gouvernement est plus que jamais déterminé à « lutter » contre cette situation véritable maillons faible. « Même si vous avez les plus beaux sites du monde, les meilleurs hôtels, si le personnel est défaillant, la destination sera logiquement boudée », rappelle-t-il. Raison pour laquelle, il a insisté sur la formation, un volet à prendre « très au sérieux ». Sur sa visite du jour, le ministre a souligné que l'objectif est de s'enquérir des conditions de déroulement de la saison touristique saharienne 2013/2014, mais aussi d'inciter les opérateurs locaux à investir dans d'autres créneaux tels que le tourisme cultuel. Destination incontournable, la confrérie tidjania, fondée à Aïn Madhi (70 km du chef lieu) par le grand mystique Sidi Ahmed Tidjani (1737-1815). Cet ordre religieux d'origine algérienne. Il compte 400 millions d'adeptes à travers le monde et reçoit des pèlerins adeptes de la confrérie, en provenance du monde musulmane, notamment de l'Afrique de l'Ouest. Une occasion pour le ministre d'évoquer le tourisme cultuel assurant qu'il constitue une forme touristique très affectionnée par les nationaux, d'où, selon lui, la nécessité de construire des infrastructures adaptées aux besoins des familles. Il a exhorté les agences de tourisme à introduire, dans leurs circuits, les lieux saints et les faire connaître davantage.