Le monde de la politique a toujours fasciné le cinéma. C'est une source d'inspiration intarissable pour les réalisateurs. Cela se reflète dans un cycle intitulé « Cinéma et politique » qui se tient jusqu'au 27 février à la cinémathèque d'Alger. Des chefs d'œuvre du cinéma engagé seront également programmés tout au long de ce mois à travers plusieurs cinémathèques du pays. Les publics d'Alger, Bejaia, Tlemcen, Oran, Blida, Sidi Bel Abbès et d'autres villes vont ainsi découvrir « Invictus », « Iron Lady » ou encore « Malcolm X ». Les projections se feront à raison de deux séances, à 14h et 17h. Pour la journée de mardi dernier, quelques rares personnes ont suivi la projection de deux films récents, « La Dame de fer » de Phyllida Lloyd (2010) et « Emperor » de Peter Webber (2011). Le premier est un film biographique britannico-français consacré à Margaret Thatcher et sorti au Royaume-Uni le 16 décembre 2011. Atteinte de la maladie d'Alzheimer, celle-ci se remémore tous les instants qui ont fait sa vie, de ses parents épiciers à sa première élection à la Chambre des communes, de son mariage avec Denis Thatcher à son élection à la tête du parti conservateur, de son passage au ministère de l'Education à la guerre des Malouines, des grandes grèves aux manifestations contre la fiscalité locale, qui entraînent sa chute en 1990. Le film se veut exempt de toute couleur politique pour aborder la personne derrière le personnage public. Phyllida Lloyd a ébauché des histoires émouvantes et attachantes. Une trame forte. Selon les quelques férus du 7e Art présents sur place, ce film est particulièrement travaillé et élaboré pour être à la portée de tout le monde. Le jeu de Meryl Streep a été unanimement salué. Elle y interprète l'un des meilleurs rôles de sa carrière. La ressemblance avec la vraie Margaret Thatcher est par moments troublante. Meryl Streep éveille l'esprit critique tout en inculquant la culture des belles valeurs, la solidarité, la générosité, l'engagement au sein de la nation, la famille et aussi le sacrifice. Les conséquences de l'exercice et du respect de ces valeurs finissent toujours par avoir des conséquences heureuses bien que ces valeurs imposent au départ des renoncements et des efforts qui coûtent. C'est le message à retenir, qui est bien construit et retient à chaque moment l'attention. Même constat pour cette seconde projection où le public a fait défaut. Quelques spectateurs seulement ont suivi « Emperor », film de guerre historique américano-japonais de Peter Webber sorti en 2013. Il y narre l'histoire d'un cadre supérieur dans l'armée qui se voit obligé de juger et condamner l'empereur Hirohito pour crimes de guerre. Parfois l'œuvre est captivante, mais souvent c'est assez insignifiant. « Emperor » n'a pas réussi son pari vu qu'il a sacrifié l'intrigue.