Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, a donné, hier, au stade d'El-Biar, le coup d'envoi d'un match amical de football où deux équipes constituées de jeunes (filles et garçons) issus des quartiers déshérités de la capitale se sont affrontées. La ministre dira que le sport, même si c'est le spectacle qui prime, est un moyen d'intégration et de lutte contre la violence sous toutes ses formes. « La violence à l'égard des enfants est le problème de toute la société et le sport est un vecteur de développement, de paix et de cohésion sociale », ajoutera le ministre. A propos de la collaboration de son secteur avec l'Unicef, il dira que « c'est une relation privilégiée puisqu'un service au niveau du ministère est dédié à la jeunesse et à la protection de l'enfant ». Hier, les jeunes et moins jeunes ont rencontré leurs idoles. Il s'agit d'internationaux du sport roi, à l'image de Rafik Saïfi, Abderaouf Zarabi et Madjid Bouguerra. Il est à rappeler que ce dernier est ambassadeur de bonne volonté de l'Unicef. Il est secondé par la judoka plusieurs fois championne olympique, Salima Souakri. Quel est l'objectif de réunir des jeunes autour d'un match de foot amical ? Dénoncer en premier lieu les violences à l'égard des enfants. Celles-ci sont nombreuses. Il y a la violence verbale, les abus sexuels et les traumatismes dus aux coups. Souvent par pudeur, pour ne pas mettre les parents ou les tuteurs dans la gêne, cette violence est tue. L'omerta est, en effet, de rigueur. Pour l'Unicef, il faut rendre visible l'invisible. C'est d'ailleurs le slogan choisi pour la circonstance. Pour le représentant de cette instance ounusienne, Thomas Davin, « la loi ne suffit pas, fut-elle la meilleure ». « Il faut mettre en place un système pour que les dépassements vis-à-vis des enfants soient punis », a-t-il ajouté. S'agissant de sport, c'est un moyen de permettre aux enfants d'apprendre à discuter entre eux sur la violence pour l'endiguer, car celle-ci est omniprésente (à l'école, dans le quartier, à la maison). L'apport de l'Unicef consiste à dénoncer cette violence faite aux enfants et qui laisse des traces indélébiles. Salima Souakri abonde dans le même sens en affirmant qu'il faut mettre à profit l'organisation de la coupe du monde avec notamment la participation de l'équipe nationale pour transmettre le message de l'Unicef. « L'enfant souffre en silence, il faut donc sensibiliser les jeunes eux-mêmes sur la violence pour la rendre visible, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui », a-t-elle souligné. « Un match de football et des rois du ballon rond portant des tee-shirts sur lesquels est porté le slogan "Stop à la violence contre les enfants" fut un moment magique pour les enfants qu'ils ne sont pas près d'oublier », a indiqué la judoka. Pour Madjid Bouguerra, la violence, il faut la combattre, y compris sur un terrain de sport. « L'enfant doit être protégé contre toutes sortes de violence. Plus de 80% des enfants sont grondés par leurs parents, même si ces derniers les adorent », dira-t-il.