Le projet portant amendement de la Constitution devra nécessairement comporter des mesures inhérentes à l'économie nationale. C'est l'avis des experts en la matière. Pour Abderrahmane Mebtoul, économiste et expert international en management stratégique, il est impératif que les pouvoirs publics inscrivent dans la prochaine Constitution au moins six éléments qu'il juge « fondamentaux ». De prime abord, il soutiendra qu'il ne pourrait y avoir de développement économique en l'absence d'Etat de droit et de bonne gouvernance. Mebtoul préconise, en deuxième lieu, d'y inscrire des mesures de lutte contre la corruption, « un fléau qui devrait être considéré, souligne-t-il, comme une atteinte à la sécurité nationale ». Pour cet expert, la prochaine loi fondamentale devra codifier l'économie de marché à vocation sociale comme option irréversible. En outre, il estime important de mettre sur un pied d'égalité les secteurs public et privé. Partageant la même préoccupation que l'Union nationale des paysans algériens, Mebtoul soutient qu'il faudra codifier la préservation des terres agricoles pour mettre un terme d'une manière définitive à l'urbanisation anarchique. Mebtoul a mis l'accent sur la nécessité de renforcer les institutions de contrôle et de dynamiser la Cour des comptes. Il fera, également, savoir que l'objectif est de passer d'une économie de rente vers une économie indépendante des hydrocarbures. D'une manière générale, il soulignera que la mouture de la Constitution telle qu'elle est présentée devra être enrichie, déplorant le fait que l'aspect économique ait été « négligé ». Il est à signaler que Mebtoul a été invité comme personnalité nationale aux réunions de consultation que chapeautera le ministre d'Etat, chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia. De son côté, Abdelmalek Seraï, expert en économie et consultant international, soutient que la prochaine Constitution devra aborder l'aspect économique d'une manière globale et se limiter à donner les grandes orientations. « La Constitution ne devra pas verser dans les détails. Les constantes restent les mêmes alors que l'économie change en fonction des évolutions aux niveaux national et international. Les détails peuvent bloquer les investisseurs », prévient-il, soulignant qu'il est primordial que ce texte prenne en considération la « préservation des ressources naturelles du pays et le respect de la politique sociale démocrate ». Et d'ajouter : « Nous devrions également s'ouvrir sur ce qui se fait sur l'international tout en donnant la priorité aux nationaux et à la production nationale. »