Rachid Arhab, journaliste et ancien membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) français, a estimé nécessaire la mise en place d'une autorité de régulation du secteur de la presse en Algérie. « Je pense qu'il faut mettre en place une autorité de régulation. Si celle-ci est bien structurée et organisée, elle va assurer la liberté au journaliste », a-t-il affirmé lors de son intervention à la conférence-débat sur l'éthique et la déontologie, tenue jeudi dernier au siège de l'Ecole supérieure de l'information, à Alger. « Je suis venu pour voir quels sont les points communs qu'on peut partager pour essayer de rester un journaliste crédible, lu par le public. Il est aussi question de trouver les méthodes de travail du journaliste professionnel », a-t-il précisé en marge de la rencontre. L'éthique et la déontologie supposent le respect de la dignité humaine. En notant qu'en France la question est gérée par la loi, Arhab souligne que l'éthique « n'est pas une question de textes seulement, mais de comportement et de conduite du journaliste ». Pour lui, « l'éthique est la somme des valeurs personnelles et elle se forge au gré de l'expérience ». Reste que la question de savoir si l'éthique relève des règles éditées par la profession ne fait pas l'unanimité au sein de la corporation dans ce pays où la loi prévoit « des sanctions » en cas d'atteinte à l'éthique. Ces sanctions font l'objet d'un débat houleux et contradictoire entre les membres du Conseil supérieur l'audivisuel. Pour le conférencier, le vrai journalisme est celui « de la recherche de l'information sur le lieu où elle se déroule », et non pas « sur le desk ». La rencontre a été marquée par un débat riche sur la question. Rachid Arhab a souligné que la clause de conscience « fait partie des dispositions de déontologie ». C'est « un élément défensif, plutôt constructif », utilisé par les journalistes qui s'ajoute à la lutte dans le cadre des syndicats et des différentes commissions régissant le secteur. En plus d'introduire la notion du « droit à l'oubli », en cours de maturation, le conférencier suggère le lancement d'une réflexion entre les pays sur « l'utilisation des moyens de diffusion de l'information par Internet (réseaux sociaux, blogs et autres) estimant que « si on ne défend pas notre identité par l'audiovisuel, nous allons nous retrouver à tirer nos informations et nos photos sur Google ».