La protestation se poursuit dans la wilaya de Tamanrasset pour revendiquer l'arrêt immédiat de l'exploration du gaz de schiste dans le sud du pays. Hier, la situation était tendue. Près d'une centaine de personnes ont pris part au mouvement de protestation à In-Salah, déclenché depuis une dizaine de jours. La même situation a été observée à Tamanrasset. Les universitaires ont organisé une marché depuis le centre universitaire jusqu'au siège de la wilaya et se sont ensuite dirigés à Taghagart pour un grand rassemblement. A In Amguel, à 20 km du centre-ville de Tamanrasset, les habitants ont tenu un sit-in en signe de solidarité avec la population d'In-Salah. Les habitants d'Abalessa ont, quant à eux, placé des pancartes sur les toits de leurs maisons pour exprimer leur refus de l'exploitation du gaz de schiste. « Non au gaz de schiste », ont-ils écrit. La journée d'hier était relativement calme dans la mesure où beaucoup de jeunes étaient pris par la préparation de la grande action de protestation d'aujourd'hui où il est question de rassembler un million de personnes. Le Mouvement de la sauvegarde du Hoggar de Tamanrasset s'est joint à la protestation en appelant à une participation massive à la marche qui aura lieu aujourd'hui, qui s'ébranlera du siège de l'APC jusqu'au mont In Laman. « C'est une manière d'exprimer notre solidarité avec les habitants d'In Salah car il faut agir contre le gaz le schiste », disent les initiateurs du mouvement qui ont procédé à l'affichage de cet appel dans toutes les communes. Comme dernier recours, les habitants d'In-Salah se sont adressés au président de la République, lui demandant l'arrêt de l'exploration du gaz de schiste. « La société civile d'In-Salah vous transmet le cri de détresse des habitants de cette petite ville contre les dangers engendrés par l'exploitation du gaz de schiste qui menace leur vie et sollicitent votre intervention urgente afin de les protéger contre ces risques », lit-on dans une lettre transmise hier à notre rédaction. La société civile estime que sa requête rentre dans le cadre de la protection de l'eau et de l'homme. « En l'absence d'eaux de surface dans notre Sahara, vu que les eaux souterraines ne sont pas renouvelables et par souci de préservation de cette seule ressource des risques de contamination par des produits chimiques, néfastes pour la santé des populations, il est plus sage d'arrêter cette opération », lit-on dans le même document. La même position a été exprimée par des parlementaires de Tamanrasset et d'Illizi qui s'en remettent au Président de la République. « La protestation des habitants d'In-Salah contre l'exploitation du gaz de schiste va se propager, par solidarité, à plusieurs wilayas du Sud. Après notre déplacement sur place et nos échanges avec les citoyens, la société civile et les notables, nous estimons qu'il est de notre devoir de vous faire part de nos inquiétudes du risque de récupération de ces manifestations par des parties qui tentent de créer la zizanie », ajoute-t-on. Ces parlementaires ont demandé « l'arrêt de l'exploration du gaz de schiste et l'organisation de rencontres nationales et régionales pour tenir l'opinion publique informée sur cette nouvelle énergie ».