Photo : Makine F. Le passage de l'analogique au numérique de la télévision se fait progressivement en Algérie tandis que celui de radio sera achevé au début de 2011, a fait savoir hier Tawfik Kheladi, directeur général de la Radio algérienne, lors de l'ouverture à Alger de la quatrième assemblée générale de l'Union africaine de la Radiodiffusion. «L'Afrique, dont l'Algérie, n'a d'autre choix que de relever le défi de passer au numérique d'ici 2015 et ce, même si nous subissons des contraintes dans l'accompagnement de nos membres vers le monde numérique, liées à la formation et à l'expertise», estime-t-il. De son côté, le ministre de la communication, Nacer Mehal, tout en affirmant s'appuyer sur l'expérience européenne, assure que la réflexion est en cours pour définir le modèle économique le plus adapté pour l'Algérie en matière de numérisation, en soulignant, par ailleurs, qu'une réflexion sur les réformes des textes régissant les entreprises de l'audiovisuel en vue notamment de créer de l'émulation au sein de la Radio et la Télévision est entamée et sera achevée dans quelques semaines pour être soumise à l'examen du gouvernement. Sur le plan africain, les défis numériques ne sont pas les seules préoccupations qui doivent être débattues lors de cette assemblée. «Il faudrait également pouvoir transcender les difficultés conjoncturelles auxquelles l'Union fait face, liées à un contexte économique qui ne permet plus à la majorité des pays membres à honorer leurs obligations financières et à la faiblesse des échanges des programmes, concernant notamment les droits sportifs», constate-t-il. Un constat que confirme le président sortant de l'UAR, Julien-Pierre Akpak, en signalant que notre Union «est lacunaire des échanges de contenus entre les membres. «Les sujets ne manquent pas mais la production audiovisuelle par et pour les Africains n'existe pas. De plus, le combat que nous devons gagner ensemble est celui de l'acquisition des droits sportifs qui deviennent de plus en plus insupportables pour l'économie fragile de nos Etats et de nos organismes. Quant à la numérisation, des observateurs de médias africains estiment que l'Afrique risque de rater le tournant important de la vie de ses médias», dit-il. Dans le même contexte, M. Kheladi explique que l'échange des programmes entre les radios africaines est difficile à cause du manque de moyens. «Certains pays africains manquent de technicité et de moyens en matière de son et d'image. Il nous faut un programme africain commun que toutes les radios peuvent recevoir. Nous ne pouvons pas, par exemple, proposer un programme amazigh à une radio africaine», explique-t-il. C'est pour cette raison, estime le président de l'UAR, que la direction exécutive de l'Union a besoin «d'un département qui s'occupe de l'élaboration et de la mise en œuvre d'une stratégie de marketing de nos programmes.» Notons que lors de cette assemblée, il sera procédé au renouvellement des différentes instances dont la présidence et la vice-présidence de l'UAR ainsi que de la composition des commissions spécialisées.