La solution de contrôle parental « fi@mane », un programme de prévention contre les dangers de l'Internet sur les mineurs lancé par Algérie Télécom, n'a pas eu d'impact sur les parents, malgré sa gratuité. Et pour cause, les parents ne s'y intéressent pas beaucoup. « Entre 50 et 60% des parents ne sont pas conscients des dangers notamment sur leurs enfants », a constaté le chef du département des nouveaux services à Algérie Télécom, Sofiane Lounis, hier, au forum de la Sûreté nationale pour évoquer « les dangers du Net sur les enfants ». Ainsi, des parents parmi les clients rejettent les propositions liées au téléchargement gratuit de cette solution, malgré ses avantages. Elle permet aux parents de contrôler leurs enfants sur le Net grâce à un moteur de filtrage des contenus et le blocage de l'accès à des sites pornographiques et subversifs ainsi qu'à des jeux et des sites de chat. « Fi@mane réduit l'accès des enfants à Internet, limite les heures de connexion, contrôle les jeux auxquels ils peuvent s'adonner et les programmes qu'ils téléchargent », a-t-il expliqué. Aussi, il existe deux moteurs de filtrage pour les parents : un pour enfants et l'autre pour adolescents. Quand le contrôle parental bloque l'accès à une page Web ou à un jeu, une notification s'affiche et indique que la page Web ou le programme a été bloqué et cela grâce à deux listes établies dont une liste noire qui aboutit au blocage automatique du site. Lounis a précisé que la première licence de ce logiciel est offerte gratuitement pour les abonnés d'AT durant une année pour un seul ordinateur. Le coût d'acquisition d'une nouvelle licence pour un autre ordinateur s'élève à 1500 DA. La responsable du bureau de prévention de la délinquance juvénile de la direction de la police judiciaire à la DGSN, la commissaire divisionnaire Kheïra Messaoudène, a souligné qu'il faut axer les efforts sur les dangers notamment sur le contenu des smartphones qui « sont pires que l'Internet ». Elle rappelle que ces supports sont utilisés pour diffuser des photos à l'insu des personnes pour les faire chanter. « Aujourd'hui, outre la démission parentale, on fait face à une crise morale en Algérie », a-t-elle constaté. Interrogée sur le rôle de la police dans le contrôle des cybercafés de plus en plus fréquentés par des enfants notamment à l'approche des vacances, Mme Messaoudène a révélé qu'un officier de police a été interdit de mener un contrôle de routine à l'intérieur d'un cyber par son gérant. Une réaction soutenue, selon elle, par le comité de quartier car la considérant comme une atteinte à la liberté. « Les cybercafés sont des commerces qui exercent avec un registre du commerce. Nous avons proposé que des enquêtes morales soient menées sur les gérants avant l'autorisation d'ouverture, mais aucune mesure n'est encore prise », a-t-elle déploré. A une question sur la vente de drogues via le Net, Mme Messaoudène a précisé qu'une cellule de suivi au niveau de la DPJ est chargée d'étudier ce phénomène afin de prendre les mesures préventives. La drogue dans les écoles De son côté, la représentante de l'association nationale des parents d'élèves, Hafida Bacha, a fait appel aux services de police pour mener des enquêtes sur la consommation et la commercialisation de stupéfiants dans le milieu scolaire. « La drogue existe à l'intérieur des établissements scolaires. On vit quotidiennement avec des comportements indécents d'élèves âgés entre 12 et 13 ans notamment », a-t-elle signalé.