Pas moins d'une cinquantaine de pays et d'organisations internationales spécialisées sera représentée, aujourd'hui, à la conférence d'Alger sur la lutte contre le terrorisme et la déradicalisation. Cette rencontre, initiée par l'Algérie et encouragée par les Nations unies, arrive à point nommé. Elle intervient au entre le Sommet de la Maison-Blanche, tenu en février dernier à Washington, et le Sommet sur l'extrémisme violent, qui aura lieu lors de la réunion de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre prochain à New York. L'Algérie, qui fut le premier pays à tirer la sonnette d'alarme sur le caractère transfrontalier du terrorisme, et ce, bien avant les attentats du 11 septembre 2011, continue d'apporter sa contribution pour la mise en place d'une coopération efficace en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, qui en est son terreau. Aussi, l'Algérie qui, lors de la décennie « rouge », avait combattu le terrorisme barbare ayant fauché pas moins de 200.000 innocents, mettra à profit la conférence d'aujourd'hui pour présenter les principales actions menées dans sa lutte contre le terrorisme et l'extrémisme. D'autant plus que cette conférence s'inscrit dans le prolongement des initiatives visant à parvenir à un meilleur usage des plateformes multilatérales de coopération dans le domaine de la lutte contre l'extrémisme violent. La conférence constituera également une occasion à la société civile, aux services de sécurité, aux experts, ainsi qu'aux représentants des instances onusiennes chargées de la lutte antiterroriste, de contribuer à la mise en place d'une stratégie concertée pour endiguer ce phénomène. Forte de son expérience, l'Algérie est un pays sur lequel on peut compter. N'est-ce pas l'Algérie qui a milité en faveur de l'adoption en décembre 2012 d'une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU contre le paiement de rançons ax terroristes auteurs d'enlèvements ? Cohérente dans sa démarche, l'Algérie n'a jamais cédé au chantage des groupes terroristes, au moment où d'autres pays n'ont pas hésité à enfreindre ce code de conduite. D'ailleurs, des sources ont fait état du paiement de rançons pour faire libérer des otages en Afrique. Des officiels de certains pays s'étaient même déplacés pour rapatrier les otages libérés. Pourtant, la résolution de l'ONU stipule que les Etats membres sont appelés à « faire en sorte que leurs ressortissants et les autres personnes ou entités se trouvant sur leur territoire qui fournissent ou recueillent délibérément des fonds dans l'intérêt de personnes ou d'entités qui commettent ou tentent de commettre des actes terroristes, ou facilitent la perpétration d'actes terroristes ou y participent, soient passibles de peines à la mesure de la gravité de ces actes ». Cependant, la résolution reste insuffisante. Car elle est non seulement contraignante, mais surtout donne un rôle « modérateur » à des pays eux-mêmes auteurs de paiement de rançons. Sur un autre chapitre, l'Algérie qui a toujours œuvré en faveur du règlement politique des conflits, loin de toute ingérence dans les affaires internes des pays, vise à travers cette stratégie à isoler les groupes extrémistes qui trouvent en la confusion et l'anarchie leur terrain de prédilection. Le terrorisme se développe dans le chaos et s'enracine en l'absence de l'Etat, a relevé, lundi dernier, à Alger, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. Il a ajouté que l'un des fondements de la lutte contre le terrorisme ou la déradicalisation « consiste en la démocratisation de la société qui n'est pas une coquetterie ».