Organisée par le Musée national du Bardo en collaboration avec la commune d'Alger-Centre, la 3e édition de la manifestation « Musée dans la rue », qui débute aujourd'hui, vise à faire découvrir au public les différentes thématiques, missions et activités inhérentes au musée. Trente-quatre ateliers accessibles gratuitement au public seront consacrés, notamment, à l'écriture de tifinagh (alphabet amazigh), à l'écriture punique et latine, à la peinture, aux contes et légendes et au théâtre de marionnettes. « Nous visons, à travers cette troisième édition, à faire découvrir les musées au large public, mais aussi à vulgariser les métiers muséaux tels que la conservation », explique Fatima Azzoug, directrice du Musée national du Bardo en insistant sur l'impératif retour du public dans ces grandes et prestigieuses vitrines du patrimoine, de la culture et de l'identité algérienne. Comme la fréquentation des musées est faible, voire très faible « c'est à nous, insiste Mme Azzoug, d'aller vers le citoyen ». C'est pourquoi, selon elle, ce rendez-vous annuel établirait le contact entre les institutions muséales et le grand public en vue d'une relation meilleure, notamment pour découvrir la variété thématique représentée par l'ensemble des musées nationaux. Louable à bien des égards, cette initiative, patronnée par le ministère de la Culture, reste néanmoins insuffisante devant la « désertion générale » qui frappe pratiquement l'ensemble des musées algériens. « Je crois que nous faisons face à un grand souci d'ordre culturel et éducatif. La fréquentation des musées devrait être inculquée d'abord au sein de la famille qui a la responsabilité de faire connaître à ses enfants le patrimoine culturel, matériel et immatériel de leur pays. L'école devrait également s'inscrire dans ce sens pour encourager les élèves dans cette voie », poursuit l'organisatrice tout en se disant optimiste quant à la nouvelle approche culturelle du système éducatif portée par la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit. Pour Mme Azzoug, le prix de la visite des musées, établi à 200 DA, ne nuit nullement au taux de fréquentation de ces hauts lieux de culture, comme cela a été rapporté dans les médias. Néanmoins, elle n'exclut pas une « possible » réflexion sur de nouveaux prix à l'avenir. Côté nouveauté, les organisateurs de cette troisième édition ont tablé sur une participation plus importante par rapport aux deux dernières années ainsi que le volet activité qui sera également plus riche et varié.