La révision de la Constitution, étape charnière dans le processus de réformes politiques engagées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aura suscité un intérêt particulier auprès de la classe politique nationale, avec pour objectif de parvenir à l'élaboration d'un texte devant garantir les libertés, renforcer la démocratie et consolider l'Etat de droit. Avec la validation par Bouteflika, le 28 décembre 2015, de l'avant-projet de révision « substantielle » de la Constitution, lors d'un Conseil restreint, le processus aborde sa dernière ligne droite avant l'adoption de ce texte. Il sera examiné par le Conseil des ministres avant d'être soumis à l'appréciation du Conseil constitutionnel qui rendra son avis sur la procédure par laquelle ce texte sera examiné et adopté par le Parlement. Le chef de l'Etat a indiqué que des réalisations « restent à consolider ou parachever, y compris dans les domaines politique et de la gouvernance, précisant que le projet de révision constitutionnelle (...) se projette dans cette direction ». A ce propos, le président de la République a souligné que la même approche guide aussi « l'approfondissement de la séparation et de la complémentarité des pouvoirs, et en même temps, l'opposition parlementaire sera dotée de moyens à même d'assumer un rôle plus actif, y compris par la saisine du Conseil constitutionnel ». Le président de l'APN, Mohamed-Larbi Ould-Khelifa, avait indiqué que le projet de révision constitutionnelle est un pas vers « la consécration d'une véritable démocratie » avec les « profonds amendements » qu'il contient « allant dans le sens des aspirations de la société algérienne pour un avenir meilleur ». Le projet comprend également des principes « en faveur de la séparation des pouvoirs, l'octroi de larges prérogatives au Parlement dans les domaines législatif et de contrôle, ainsi que l'accès à la responsabilité à travers le vote ». Ahmed Ouyahia, chargé de ce projet, avait tenu, dans le cadre de la révision de la Constitution, des rencontres, entre juin et juillet 2014, avec des personnalités nationales, des partis politiques, des organisations et des universitaires. 150 partenaires ont été consultés, selon le président de la République, pour « adapter la loi fondamentale aux exigences constitutionnelles, suscitées par l'évolution rapide de notre société et les mutations à travers le monde ».