Photo : Lylia M. L'avion mobilisé par Air Algérie pour rapatrier les Algériens bloqués en Tunisie a atterri dans la soirée d'avant-hier à l'aéroport Houari-Boumediène. Mais avant que l'Airbus 310 ne se pose sur la piste il a fallu aux familles des passagers patienter longtemps. Annoncée initialement à 19h40, l'arrivée du vol AH 4001 a été retardée à 22h00. Ces reports ont attisé l'inquiétude des parents et amis venus nombreux attendre les leurs. Et les supputations allient bon train. Deux hommes dont leurs filles sont en vacances à Hammamet, la station balnéaire chic au sud de Tunis, ne cessaient de consulter le tableau d'affichage des vols. L'angoisse se lisait sur leurs visages même si l'un deux a été en contact téléphonique avec sa fille juste avant son embarquement de l'aéroport TunisCarthage. A 22h00 et quelques minutes, c'est la délivrance. Le gros porteur est sur le tarmac de l'aéroport et la centaine de passagers franchissent enfin la porte du hall 2 des arrivées. «Nous avons dépêché un gros porteur de 265 places mais seulement une centaine de passagers y a pris place. La raison de ce non remplissage nous échappe mais Air Algérie, en plus des dix vols de gros porteurs mobilisés, continue son programme de vols vers TunisCarthage de façon régulière», assure M. Doumi, directeur général de la commerciale auprès d'Air Algérie. Parmi les passagers, Samira, accompagnée de ses deux enfants en bas âge, a préféré écourter son voyage et rentrer chez elle. Elle s'est rendue à Tunis chez sa sœur habitant Denden (12 km du centre de la capitale). Les traits tirés, Samira avoue sa peur vis-à-vis de ces évènements. «Ce sont des images que j'ai déjà connues par le passé, l'embrasement c'est fait dès le discours de Ben Ali mais j'étais dans un quartier pavillonnaire où le calme régnait», témoigne-t-elle. Un quinquagénaire accompagné d'une dizaine de personnes venues attendre la dépouille d'un parent décédé à Tunis suite à une maladie affirme être rentré de ce pays la veille (samedi) par route. «Je me trouvais dans le quartier de Bâb El Khedra avec ma famille. On a suivi le début des évènements qui se sont déclenchés à Sidi Bouzid (265 km au sud de Tunis) à la télé. Mais dès que les manifestations ont atteint la Capitale, j'ai préféré revenir chez moi. J'ai eu de la chance car j'ai effectué mon voyage par route et ceci a facilité mon retour. J'ai traversé El Kef où des manifestations pacifiques étaient organisées puis j'ai regagné Tébessa. Les frontières étaient ouvertes durant la journée de samedi ce qui a permis à bon nombre de personnes et pour la journée d'hier aucun vol spécial n'a été programmé.