Dans le sillage des oppositions par les citoyens de Bejaia au passage sur leurs parcelles de terrains des ouvrages de Sonelgaz, le wali a appelé les élus à persévérer dans leur effort de sensibilisation des citoyens à lever les blocages pour arriver au résultat souhaité. De son côté, le PDG de Sonelgaz a reconnu que la wilaya de Bejaïa est la moins lotie au niveau national dans ce domaine et qu'elle courrait vers une situation catastrophique si rien n'était fait pour y remédier. Sonelgaz, a-t-il affirmé, a dû déroger aux règles pour sauver la situation, en dépit de ses difficultés financières, en précisant que les axes prioritaires retenus concernaient le transport et les territoires ruraux, mais aussi le recouvrement des créances détenues notamment sur l'administration. Le directeur de la SDE de Bejaïa, Ahmed Drai, a présenté un exposé de l'état du réseau Sonelgaz dans la wilaya, des projets inscrits et de leur avancement, ainsi les ratios pour juger des performances de l'entreprise. Les principales contraintes soulevées par l'intervenant sont le recouvrement des créances, les délais de raccordement trop longs, la surcharge relativement aux capacités réelles en matière d'élaboration d'études localement, l'indisponibilité d'assiettes de terrain et couloirs de passage de réseaux, la lenteur dans le paiement des marchés, les oppositions (161 cas relevés en 2015) et les agressions d'ouvrages (270 cas enregistrés). Pour sa part, le directeur du GRTG a souligné l'impérieuse nécessité de réhabiliter le gazoduc qui alimente Bejaïa, réalisé en 1978, et qui souffre gravement de corrosion et défaillances diverses, ce qui constitue, comme l'a relevé le wali, aussi bien un danger physique pour les citoyens qu'un facteur bloquant pour tous les projets d'alimentation énergétique des citoyens. Le DG du GRTG a précisé que quatre grands foyers d'opposition étaient recensés sur le tracé du gazoduc dont la réhabilitation a atteint 85% environ. Dans leurs interventions, les présidents d'APC ont mis en exergue les retards dans le traitement des dossiers d'indemnisation, la persistance de certains cas d'opposition, parfois non fondés ou prétextés par des entrepreneurs défaillants, la mise en cause des délais de réalisation et de la qualité des travaux, l'incohérence dans la programmation... Le directeur des travaux publics, Rachid Ourabah, a également fait part de son souci quant à la réalisation de la bretelle autoroutière qui subit le rythme du déplacement des réseaux dont la lenteur entrave l'intervention de l'entreprise chinoise en charge de cette importante infrastructure, de même que pour les ouvrages d'art du carrefour des Quatre-Chemins, en sus de la remise en l'état des routes communales éventrées. Le wali a également soulevé la question de l'électrification des deux nouveaux pôles urbains qui sont érigés au niveau de Remila et Oued Ghir, en phase d'être livrés. Le PDG de Sonelgaz a relevé le déficit en matière de communication entre les différents acteurs et s'est proposé, pour dépasser cette problématique, de réfléchir à la mise en place d'une application sur le site web de l'entreprise destinée à suivre la réalisation des programmes publics. Lors d'un bref point de presse, Bouterfa a confié que les problèmes soulevés n'étaient pas d'une grande complexité et assuré que Sonelgaz tiendra ses engagements. A propos de la récente augmentation des tarifs, il a indiqué que les rentrées attendues sont financièrement modestes au regard des besoins, soit quelque 25 à 30 milliards de dinars, tout en estimant par ailleurs qu'il était encore prématuré de juger de son impact à l'heure actuelle sur sa clientèle.