Achour Betrouni (MCA) : « Insouciance et inconscience » Comme chacun le sait, un nouveau cas de dopage est venu ébranler la semaine dernière le paysage de notre championnat, en l'occurrence le joueur du Mouloudia d'Alger, Kheïreddine Merzougui, qui vient d'écoper d'une suspension de 4 ans pour consommation de substance prohibée. Pour connaître l'avis de quelques acteurs du championnat national de Ligue 1 sur ce fléau et l'affaire Merzougui, Horizons a choisi un président de club, un entraîneur et un joueur. Comment en est-on arrivé a cette situation ? Pour le boss mouloudéen, Achour Betrouni, « cela est dû, à mon avis, a l'insouciance et à l'inconscience de nos joueurs qui ne mesurent pas les conséquences de la prise de tels produits ». Pourtant, a-t-il regretté, « au MCA, nous avons multiplié les campagnes de sensibilisation au lendemain de l'affaire Belaïli. Les staffs technique et médical n'ont cessé de mettre en garde les joueurs. On leur a demandé de ne prendre aucun médicament sans l'accord du médecin. On a même menacé de prendre des sanctions contre tout joueur ne respectant pas ces consignes. Franchement, je n'arrive pas encore à expliquer comment un joueur comme Merzougui, connu pour ses valeurs humaines, soit tombé dans un tel piège. C'est vraiment navrant pour lui et pour le club compte tenu de son talent ». Achour Betrouni ne manquera pas d'écarter toute responsabilité de son équipe dans cette affaire. « Croyez-moi, le club n'a rien à se reprocher. Nous avons tout fait. Ighil Meziane n'arrêtait de mettre en garde et de sensibiliser les joueurs sur le dopage. Je peux en témoigner. On ne peut pas faire plus. On ne va tout de même pas engager des gens pour surveiller chaque joueur. » Sofiane Younès (USMH) : « Il y a un manque de communication » Pour sa part, l'attaquant harrachi, Sofiane Younès, a estimé qu'il y a un « manque réel de communication entre le médecin et les joueurs dans beaucoup de clubs. Les joueurs sont le plus souvent livrés à eux-mêmes », a-t-il lâché non sans épargner les mis en cause. « Je ne suis pas en train de défendre les joueurs dont la plupart sont victimes de leur méconnaissance de la nature des produits qu'ils consomment. Mais il est regrettable de voir d'autres recourir à la triche en s'adonnant à des substances aidant à l'amélioration de la performance. Cela relève de la conscience de tout un chacun ». Ce qui provoque, selon lui, « de telles situations fâcheuses pour le football national ainsi que pour l'avenir de l'athlète lui-même ». Moi personnellement, a-t-il poursuivi, « j'ai un problème d'allergie. J'ai dû consulter le médecin du club qui m'a orienté vers une clinique où l'on m'a prescrit un traitement. Etant donné que les médicaments que je prends contiennent des substances prohibées, le médecin du club a adressé mon dossier médical à la commission médicale de la FAF, afin de justifier ce traitement. Du coup, en cas de contrôle de dopage positif, je serai totalement couvert », a-t-il expliqué. Pour combattre ce fléau et éviter que d'autres sportifs ne tombent dans le piège du dopage involontaire, Younès propose de « sensibiliser les athlètes dès leur jeune âge sur le dopage et ses conséquences sur leur avenir ». Alain Michel (CRB) « Une question de culture » En revanche, le coach français du CRB, Alain Michel, pense, quant à lui, qu'il y a « un manque de sensibilisation des athlètes sur ce genre de produits dopants. A mon avis, il faudrait multiplier les conseils à l'adresse des athlètes afin de faire attention à ce qu'ils prennent comme produits. C'est une culture qu'il va falloir inculquer à tout le monde qu'on soit joueurs, entraîneurs et même membres des différents staffs », a-t-il affirmé. Le driver belouizdadi s'est toutefois réjoui quant à l'énorme travail de sensibilisation sur ce problème du dopage qui se fait dans son club. « Au CRB, je peux vous dire qu'on a tout mis en œuvre pour éviter que de telles erreurs arrivent. Je me rappelle qu'après l'affaire Belaïli, nous avions organisé une réunion regroupant joueurs, différents staffs, dirigeants, où l'on avait abordé ce phénomène du dopage non sans expliquer aux joueurs en détail les produits susceptible de doper (anabolisants, stimulants,...).