Le nouveau lauréat du Prix Nobel, le président américain Barack Obama, demande « davantage de coopération du Pakistan » pour en finir avec Al-Qaïda, car le succès des Etats-Unis en Afghanistan est « inextricablement » lié au partenariat avec ce voisin. Les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, sont « l'épicentre de l'extrémisme violent visant l'Occident (...) et les Etats-Unis », a-t-il déclaré dans l'émission de la chaîne CBS « 60 minutes » qui passera à l'antenne aujourd'hui. Le président américain aurait également, selon les sources du New York Times, autorisé la CIA à étendre l'utilisation d'avions sans pilote (drones) au Pakistan. Le forcing d'Obama intervient au moment où la mort du dirigeant d'Al-Qaïda, Saleh al Somali, qui a organisé des attentats un peu partout dans le monde, notamment aux Etats-Unis et en Europe, , a été annoncé vendredi. En même temps, si Islamabad condamne officiellement les assassinats ciblés, son implication est acquise. Des experts affirment qu'elle prête main forte à son allié, mais discrètement. Enfin, l'opération de grande envergure, lancée en octobre contre le Waziristân du Sud, a été, elle aussi, un coup dur contre les alliés d'Al-Qaïda (les talibans pakistanais) et les a « substantiellement affaibli », a affirmé au Congrès américain le général David Petraeus qui commande les forces américaines dans la région. Le Premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, partage cet optimisme. Il s'est déclaré satisfait des résultats de cette opération. Il a indiqué à cet effet qu'elle est terminée et que l'armée ouvrira un nouveau front contre les talibans dans la zone voisine d'Orakzai où se sont échappés quelque 10.000 combattants lors de l'opération de Waziristân du Sud, une initiative qui avait déclenché une vague d'attentats en représailles qui ont fait plus de 500 morts dans le pays. Toutefois, Al-Qaïda dément être responsable de ces attentats. « Ces actes déplorables, et le fait d'en rendre responsables les moudjahidines, ne servent que les ennemis de l'islam et des musulmans, qui regardent aujourd'hui la défaite dans les yeux », a déclare, hier, dans un enregistrement vidéo en langue anglaise, Adam Gadahn, un américain installé, selon le FBI, au Pakistan depuis 1998. Qui les auraient commis alors?