Le rideau est tombé jeudi soir à Tamanrasset sur la 2e édition du festival culturel national de la chanson et musique amazighes, en présence du wali de la wilaya de Tamanrasset et des autorités locales. Après une série et concerts et de soirées artistiques qui ont égayé, six jours durant, les nuits fraîches de la capitale de l'Ahaggar. Les spectacles de la manifestation, organisés en plein air à l'esplanade de la maison de la culture, ont attiré à chaque représentation une foule nombreuse, constituée surtout de jeunes et de familles qui ont découvert les multiples genres de musique, de chant et danses amazighes des diverses régions du pays. Habituée aux musiques et aux danses interprétées par des rythmes targuis notamment celle de la troupe «Takouba» dont la particularité est marquée par la danse à l'épée et au bouclier maniés avec une dextérité remarquable par les hommes bleus, l'assistance a accueilli une joie non dissimulée aux sons et aux rythmes de la gasba (flûte) et au bendir par les troupes folkloriques particulièrement des régions de l'est du pays. La manifestation initiée par le ministère de la Culture a également dédiée un large espace à une exposition de photos sur le parcours et les différents pôles de la chanson amazighe, sur la vie quotidienne des nomades de l'Ahaggar, d'habillements traditionnels de la région de Tin-hinan a été organisée en marge de cette rencontre nationale. Cette manifestation dont la cérémonie de clôture s'est déroulée à l'esplanade de la maison de la culture de Tamanrasset a été particulièrement ponctuée par la remise de distinction aux 11 troupes venues de 9 wilayas, de Bejaïa, Tamanrasset, Khenchela, Illizi, Tizi Ouzou, Tébessa, Boumerdes, Batna, Ghardaïa. La prestation des troupes a été évaluée par un jury, composé d'éminents noms de la musique, dont Bey Bekay, Mohamed Issoulah, Mohamed Souttou, Karim Wali et présidé par le célèbre compositeur Kouider Bouziane. Apres l'agréable et remarquable interprétation de Fatma Amrioudh (Imzad), Ahmed Aghrib (Tazamart) et l'association Issekta (Tindi), le public s'est délecté du passage de Rabah Asma. Près d'une dizaine de titres anciens et nouveaux puisés dans le répertoire de l'artiste ont été repris en cette soirée à l'exemple d'«Ayssoumar», «Inès», «Thanina», «Ayliou», «Arwah Al Amar», «Achoughare», «l'Algérie mon pays», une reprise de Slimane Azem et beaucoup d'autres chansons qui n'ont pas pu retenir le spectateur sur son siège, encouragé par un artiste qui ne cesse de déclamer en Tamazight des «Afus» invitant à taper des mains. Hommes et femmes notamment des enfants s'adonnent à la danse, d'une manière décontractée et sans retenue. Loin de cette expression qui dit «sage comme un image», ici les chérubins se sont défoulés. Ils ne quittent la piste sous aucun prétexte, donnant libre cours à leur spontanéité. Après chaque morceau interprété, Rabah Asma a cette capacité d'enchaîner titre sur titre sans s'arrêter. Ce qui plaît encore plus au public. Plus d'une heure de bonheur. De son côté, Farid Bagbagui, commissaire de ce festival affirme que «c'est une réussite totale pour nous du moment que ce festival a drainé une affluence permanente du public d'un côté. D'autre part, cette initiative a offert des débouchés aux jeunes artistes et a fait découvrir les différents genres de musique amazighe et ses prolongements à un public populaire» il renchérit «ce festival a été une aubaine et une occasion pour renforcer le dialogue et de revendiquer le débat, de capter les différentes facettes de cette culture». Du côté des spectateurs, Aïcha ainsi qu'un groupe de cousines témoignent à l'unisson «C'est une fête. J'ai énormément apprécié ces journées du point de vue organisation, accueil, technique et même la prestation des troupes». Pour l'ensemble de la troupe moderne de l'association «El Kounouz» de Khenchela «nous avons participé à la première journée de compétition, je trouve que cette initiative est réussie surtout que plusieurs associations de différentes régions se sont côtoyées». Palmarès : - 1e Prix de la meilleure musique: Troupe «Mazal», 200.000 DA. - 1e Prix de la meilleure chanson : La troupe «Ithrane N'Ahhagar» de Tamanrasset, 200.000 DA. - 1e Prix de la meilleure œuvre : La troupe «Thaziri» de Khenchela, 200.000 DA. - 2e Prix de la meilleure musique : La troupe «les artistes de Tassili» de Djanet, 150.000 DA. - 2e prix de la meilleure chanson : La troupe «Bordj Badahmane» de Ghardaïa, 150.000 DA. - 2e prix de la meilleure œuvre : La troupe «Djibal Tassili» de la wilaya d'Illizi, 150.000 DA.