Dans cet entretien, la présidente de l'OAF, également conseillère en planification familiale, évoque les efforts entrepris par son institution pour sensibiliser les femmes sur leurs droits. Des droits qui sont, selon elle, parfois inappliqués. Pouvez-vous nous présenter l'OAF et ses missions ? L'Observatoire algérien de la femme est un organisme créé en 2007 sous l'égide de l'Académie de la société civile algérienne (ASCA). Il regroupe toutes les associations féminines aux différentes préoccupations. Sa mission est de protéger la femme des différents fléaux sociaux, proposer des lois pour la protection de la femme, travailler à l'application des textes existants dans ce domaine et encourager la femme algérienne à participer à l'édification économique et sociale de la société. L'OAF s'est également engagé pour combattre le phénomène de l'emploi des enfants, de défendre leurs droits au loisir et à l'éducation. Qu'est-ce qu'a apporté l'OAF de concret à la femme ? On a mené un travail de proximité en organisant des sessions de formation portant sur la vulgarisation du code de la famille, l'amélioration des conditions sanitaires dans les milieux hospitaliers en faveur des femmes issues des zones rurales. Notre démarche a eu un succès et un écho très particulier dans la mesure où plusieurs femmes se sont émancipées en sortant travailler, suivre une formation ou se sont inscrites dans un stage d'apprentissage. L'Observatoire a permis de lutter contre les esprits rétrogrades et les préjugés à l'égard des femmes grâce à la volonté politique bien sûr. Quelles sont les difficultés rencontrées par l'Observatoire? La lutte pour la promotion et la protection de la femme est un long et dur combat. Pour l'instant, rien n'a entravé notre mission. Il faut cependant mettre en application les textes de lois qui revalorisent la femme et la protègent contre la marginalisation. Justement, existe-t-il une dichotomie entre l'application de ces textes et la réalité ? Oui, l'écart est de taille. Les textes existent mais rien n'a été appliqué. Nous luttons d'arrache-pied pour mettre en évidence ce qui a été proclamé en faveur de la femme. Il est impératif de mettre en place une commission d'observation qui veillera sur l'application de ces textes qui permettent aux femmes de s'épanouir davantage, particulièrement dans leur milieu professionnel. Dans vos conférences, vous évoquez, à chaque fois, les femmes victimes de marginalisation. Quel est, selon vous, l'outil permettant de bannir ce phénomène ? La femme est souvent marginalisée dans son foyer et parfois par ses supérieurs au travail. Dans ce contexte, l'OAF s'implique avec la participation du mouvement associatif notamment à organiser des campagnes de sensibilisation pour éveiller les consciences et pousser la femme à atteindre son but tout en prenant connaissance des opportunités qui lui sont offertes sur le plan éducatif, professionnel, social et conjugal. Notre mission est de mettre fin aux comportements d'exclusion et de marginalisation des femmes.