Lecture n Lors de sa première conférence de presse tenue à Alger, le 17 décembre, après le fameux match de Khartoum, Saâdane avait évoqué plusieurs aspects concernant la CAN notamment que cette édition était mal placée au niveau du calendrier international et qu'elle s'annonçait très difficile pour son équipe. Le patron des Verts avait avancé comme facteur important : le climat, d'autant que la première rencontre contre le Malawi, la seule d'ailleurs de cette compétition, devait se dérouler à 14 heures 45, soit sous une température assez élevée et surtout un taux d'humidité excessif. Saâdane avait donc raison de se méfier de ce facteur, et hier l'équipe l'a appris à ses dépens, se montrant émoussée et incapable de hausser le ton, et encore moins le rythme du match, surtout que les Malawites étaient plus présents et davantage incisifs dans les duels. Mais qu'a fait le staff technique pour justement «apprivoiser» ce handicap et mieux le gérer, sachant que l'adversaire n'allait pas joué avec un parapluie sur la tête ni une clim incorporée sous le maillot ? Non, il n'y a pas que le climat pour expliquer cette débâcle car l'équipe nationale a failli sur toute la ligne, que ce soit tactiquement ou sur le plan des individualités où les joueurs étaient dominés par des adversaires plus présents dans les duels. Pourtant, Saâdane avait promis des changements, surtout qu'il avait fait de cette étape angolaise une préparation pour le Mondial sud-africain. Malheureusement, le sélectionneur n'a pas procédé à des changements dans le Onze de départ, conservant un Saïfi à court en attaque aux côtés de Ghezzal et surtout trois joueurs dans l'axe, en l'occurrence Bougherra, Halliche et Zaoui, qui ont fait preuve de mésentente et de fébrilité. Du coup, les Algériens ont raté tout ce qu'ils savaient faire : bien défendre, chose qu'ils affectionnaient le plus, bien occuper le milieu de terrain, bien réagir après être menés au score (Sénégal, Rwanda…). Saâdane a oublié que nos adversaires ont bien regardé et décortiqué notre jeu, c'est pourquoi le changement s'imposait de lui-même. Par ailleurs, ne fallait-il pas jouer un match de préparation avant cette CAN, comme l'ont fait la plupart des sélections ? Cela aurait au moins permis aux joueurs de remettre, sur le plan mental, les pieds sur terre avant de le faire en confrontation officielle, et payer de lourdes conséquences, et au staff technique de tirer un paquet d'enseignements afin de procéder par la suite à des réglages nécessaires, notamment concernant la cohésion. Saâdane, nous l'avons écouté et surtout ménagé sur un certain nombre de points, comme ce boucan qui s'est passé lors du stage du Castelet, dans le sud de la France, avec ces histoires de primes, de règlement intérieur, des rumeurs sur sa démission et autres. Car même si la fédération et son président, relayés par Saâdane et les joueurs par la suite, ont affirmé le contraire et que c'est la presse qui a trop gonflé les événements, la cinglante défaite face au Malawi donne du crédit à ce qui a été écrit et dit à ce moment. Un stage où les joueurs se sont entraînés dans un climat glacial, avec des blessés, avant de rallier la moiteur et la chaleur angolaises. La question qui se pose aujourd'hui : dos au mur, les Verts auront-ils les ressources physiques et mentales nécessaires pour venir à bout des Maliens qui, malgré leur fébrilité défensive, possèdent des atouts solides, et des Angolais qui joueront survoltés devant leur public ? Certains nous ont d'ailleurs rappelé que le Nigeria, en 1990, avait bien reçu une raclée d'entrée de la part de l'Algérie (1 à 5), avant d'aller en finale et ne perdre que difficilement sur un petit but de Chérif Oudjani. Khartoum est bien loin, et la CAN est une véritable compétition de guerriers, aux Verts de nous prouver qu'ils le sont encore, sinon il y aura beaucoup de choses à dire et surtout à faire. Chaouchi de Khartoum, Chaouchi de Luanda : les deux extrêmes l Il faut s'attendre au meilleur comme au pire pour le gardien de but des Verts, Fawzi Chaouchi. Ce dernier, qui a été appelé à remplacer Gaouaoui, malade, n'a pas eu le rendement escompté. Il a commis de grossières erreurs qui ont permis au Malawi de marquer des buts. Il faut dire que l'enfant de Bordj Menaïel est loin de tout reproche sur le premier et le troisième but du Malawi. Mais il ne faut pas lui faire porter le chapeau seul. Même la défense n'a pas joué son rôle lors de cette confrontation. A vrai dire, les supporters algériens ont été déçus par la prestation de Chaouchi et s'attendaient à le voir avec un meilleur visage, comme celui qu'il a montré lors du match d'appui face à l'Egypte à Khartoum. Entre Chaouchi de Khartoum et celui de Luanda, y a pas photo. Le joueur doit se reconcentrer sur la compétition et montrer à tout le monde qu'il peut être un digne successeur de Gaouaoui. Le match face au Mali sera une belle opportunité pour prendre une revanche sur le sort. A toi de jouer Fawzi !