Du gardien «San Iker» Casillas à l'avant-centre «El Niño» Torres, l'équipe d'Espagne est parcourue de surnoms plus ou moins élogieux, ironiques ou carrément cocasses. Casillas a été canonisé très jeune d'un «San Iker» pour ses parades miraculeuses. Mais il n'a pas toujours été un saint : son coéquipier Xavi l'appelait «Mofeta» (mouffette) en sélections juvéniles. «Avant il était espiègle et de temps en temps il libérait... des vents. Maintenant, c'est un gars sérieux et responsable», raconte Xavi qui a lui-même hérité de ses années au centre de formation du FC Barcelone) d'un sobriquet pas plus valorisant que son capitaine : «Pelopo», en référence aux poils (pelo). Dérision toujours, Albiol est «Chori» parce qu'il est grand et maigre comme un chorizo, tandis que David Silva est «Pony» parce qu'il est petit comme un poney. On appelle en Espagne «Tostadas» (pain grillé) ou «Empanao» (nourriture panée) les gens distraits ou dans la lune, comme Arbeloa. C'est plus ironique pour Capdevila, affectueusement surnommé Garrincha (génial dribbleur du grand Brésil de 1970) ou Zidane en raison de ses capacités techniques... limitées. Sergio Ramos est le mieux doté : c'est «El Lobo» (le loup), «El Comanche» ou «El Indio» (l'Indien), «Tarzan de Camas» (son village andalou), «Sergio Rambo»... Carlos Puyol, Gerard Piqué et Sergio Busquets sont Puyi, Geri et Busi. Mais la charnière centrale barcelonaise est parfois comparée respectivement à un «Tiburon» (requin) et à Franz Beckenbauer, «Piquenbauer». Autre sobriquet mélioratif, Fabregas s'apparente à un «Architecte», lui qui depuis tout petit se charge de construire le jeu. Tandis qu'Iniesta est un «Accélérateur de particules» ou carrément un «Mago» (magicien). En Espagne, il arrive qu'on reste «le petit» à vie : c'est le cas de Villa, «el Guaje» (le gamin en asturien), de Torres, «el Niño» (l'enfant), pour son aspect juvénile qui ne se dément pas à 26 ans, ou de Mata, «Pichonin», mot qu'on utilise dans les Asturies pour les jeunes freluquets. Le pull de Joachim Löw est devenu un véritable grigri l Le pull bleu col en V porté par le sélectionneur allemand Joachim Löw lors des trois victoires à 4 buts de l'Allemagne au Mondial-2010 est devenu un véritable grigri, pour l'équipe comme pour les fans, qui ont épuisé les stocks. «Je ne suis pas superstitieux. Mais des gens de mon entourage m'ont demandé de ne plus laver ce fameux pull-over», a déclaré Löw à propos du pull qu'il portait lors des victoires contre l'Australie (4-0), l'Angleterre (4-1) et l'Argentine (4-0). Ce soir pour la demi-finale contre l'Espagne, Löw revêtira à nouveau son pull cobalt en cachemire fourni par une marque de prêt-à-porter qui parraine l'équipe d'Allemagne, et il a promis de ne pas le laver avant. En Allemagne, les fans se sont précipités dans les magasins et sur Internet pour acquérir le «pull-over miraculeux», comme l'a rebaptisé le quotidien populaire Bild. «Tous les stocks sont épuisés», a indiqué, hier, mardi, le fabriquant, Strenesse. Et peu importe que le pull soit 100% cachemire, qu'il coûte 199 euros et qu'il fasse plus de 30°C en Allemagne : les fans ne veulent que celui-là et dans la couleur «bleu Jogi», assure Strenesse, alors que la gamme comporte aussi des modèles en coton ou en textiles mélangés moins coûteux et moins chauds. Paul le poulpe est formel : l'Espagne va battre l'Allemagne l Paul, la pieuvre d'un aquarium allemand jusqu'à présent incollable sur les matches de la Nationalmannschaft au Mondial-2010, a pronostiqué, hier, mardi, une victoire de l'Espagne sur l'Allemagne en demi-finale. En direct sur les chaînes d'information en continu et sur les site Internet des principaux journaux allemands, Paul a louvoyé pendant quelques minutes entre les deux boîtes décorées des drapeaux des deux équipes, avant d'opter pour les Ibères. «Sombre présage», commentait l'édition en ligne de Bild, le premier quotidien du pays. Les fans pourront toujours se consoler en se souvenant que lors de l'Euro-2008, l'oracle aux huit tentacules qui vit dans l'aquarium d'Oberhausen n'avait réalisé «que» 80% de prédictions justes. Il s'était trompé sur un seul match : la finale perdue contre l'Espagne. Pour ce Mondial, il a pour l'instant réalisé un sans-faute, annonçant les victoires sur l'Australie, le Ghana, l'Angleterre et l'Argentine, et même la défaite en phase de groupes face à la Serbie, attestant ainsi de son impartialité à l'égard du drapeau allemand. L'étonnant graphique qui prévoit l'Allemagne vainqueur l Inutile de sortir les calculatrices, les règles de trois ou de réveiller Pythagore pour trouver une quelconque équation qui nous donnerait le vainqueur de la Coupe du monde de football. Un étudiant anonyme européen a récemment dessiné un graphique très simple, basé sur les vainqueurs de la Coupe depuis 1954. Il suffit de relier les vainqueurs entre eux une fois sur deux pour obtenir un dessin qui vous donnera automatiquement la réponse. Ainsi, 2010 sera l'année de l'Allemagne. Les phrases du jour «Il était impossible de s'assurer la conquête d'un sixième titre mondial, d'abord pour la taille du défi, ensuite pour la complexité de la mission.» L'ex-sélectionneur Dunga, étonnamment fataliste après l'échec brésilien. «Je vais suivre la finale en espérant que le meilleur gagne, mais mon cœur sera brisé.» Le président du Brésil Lula. «Ton penalty était digne d'un film, mais tu peux être tranquille, mon cœur est dans un état impeccable.» La grand-mère de l'Uruguayen Sebastian Abreu, à propos de son tir au but décisif en quarts de finale contre le Ghana, marqué d'une «Panenka». «Si Michael disait maintenant : ‘'L'équipe est assez forte sans moi, je quitte définitivement la sélection pour me concentrer sur le Bayer Leverkusen'', il montrerait qu'il est un grand monsieur.» L'ancien international allemand Lothar Matthäus à propos de Michael Ballack. «Le Ghana a fait de son mieux, mais les cinq autres équipes n'étaient pas préparées. Elles n'étaient pas prêtes. Elles n'ont rien fait de bien. L'Afrique possède les talents et le désir, mais si on n'encourage pas les joueurs, il va y avoir encore des revers lors des prochains Mondiaux.» L'ancien attaquant libérien George Weah. l Remboursez ! Le parcours de la Celeste a, d'ores et déjà, coûté cher à deux entreprises uruguayennes, qui avaient promis de rembourser la moitié du prix des téléviseurs LCD achetés avant le Mondial, en cas de qualification pour les demi-finales, du jamais vu depuis 1970. Heureusement, «nous avions contracté une assurance», a déclaré le propriétaire d'une des deux chaînes, qui a vendu «plusieurs milliers» de téléviseurs avant le Mondial. l Lula. Le Président brésilien Lula est devenu supporter de l'Uruguay. «Nous serons tous fans de l'Uruguay. Puisque le Brésil, l'Argentine et le Paraguay ont été éliminés, il faut que les Uruguayens soient champions du monde. Je n'ai rien contre les pays européens, mais je veux que tout sourie au Mercosur», a déclaré Lula, actuellement en tournée en Afrique. l Ponts. Les autorités néerlandaises de la petite ville de Dalfsen ont interdit, hier, mardi, l'accès aux ponts surplombant la Vecht. Après la victoire face au Brésil en quarts de finale, des supporteurs éméchés s'étaient jetés dans la rivière du haut des ponts. La police locale a jugé cette pratique trop dangereuse lorsqu'elle est combinée à la consommation d'alcool. l Pénurie. Il n'est plus possible de trouver le moindre écran géant disponible à la location aux Pays-Bas. Devant la multiplication des fêtes et des diffusions en public des rencontres des Oranje, tous les écrans géants de type LED sont loués jusqu'à la finale dimanche. Certains organisateurs d'événements ont l'intention d'aller se fournir au Danemark. l Chance. L'ancien international néerlandais Ruud Gullit a une explication à la réussite des Pays-Bas au Mondial : la chance ! D'après lui, les Oranje «ont eu de la chance aux bons moments», notamment face au Danemark (but contre son camp du Danois Agger), contre le Japon et le Brésil (des tirs de Sneijder déviés dans le but adverse). l Mondial-2018. Les Pays-Bas, qui font candidature commune avec la Belgique pour l'organisation du Mondial-2018, ne pouvaient rêver meilleure publicité que les performances de l'équipe Oranje en Afrique du Sud. «Le foot est roi dans ce pays, il suffit de voir l'engouement de la population», a expliqué un porte-parole du comité d'organisation. l Record. Voilà 223 minutes, soit environ deux matches et demi, que le gardien espagnol Iker Casillas n'a plus encaissé de but dans le Mondial. Ce qui le porte à 59 minutes du record national en Coupe du monde réalisé par Ignacio Eizaguirre et Antonio Ramallets, gardiens en 1950, quand la Roja avait terminé 4e. l Coïncidence ? Alors que l'Espagne est à deux matches d'une première Coupe du monde, trois de ses joueurs ont déjà connu la joie d'être champion du monde sur le sol africain. Xavi, Iker Casillas et Carlos Marchena avaient été sacrés au Nigeria au Mondial des moins de 20 ans en 1999. «Une belle coïncidence», selon Xavi. l Aurores. Le milieu espagnol Mikel Arteta n'est pas certain de pouvoir suivre la demi-finale de ses amis et compatriotes contre l'Allemagne ce mercredi. En tournée de présaison en Australie avec son club d'Everton, il devra en effet mettre son réveil à 4h 30 du matin, en raison du décalage horaire. l Caritatif. Trois joueurs espagnols, Xavi, David Villa et Xabi Alonso, ont pris part à une action caritative au bénéfice de la Fondation Nelson-Mandela contre le sida, en apposant leur signature sur trois tableaux d'artistes africains qui les ont peints sur des actions de jeu. Ces œuvres autographiées seront vendues sur internet. Au total, 32 portraits de joueurs ont été réalisés.