Difficulté n En dépit du potentiel touristique existant, le tourisme dans le Djurdjura a du mal à démarrer. Des différents types de tourisme, celui de la montagne, est certes, après le tourisme balnéaire, le plus attractif pour les visiteurs étrangers que pour les nationaux, mais il est loin de drainer les foules. Le Djurdjura, la plus longue chaîne montagneuse de Kabylie, d'une longueur de près de 60 km, à cheval sur les deux wilayas de Bouira et de Tizi Ouzou, qui offre une mosaïque de paysages d'une grande beauté, ne semble plus séduire que les irréductibles amoureux de la nature. Et pourtant, les différents sports de montagne, qui s'y pratiquent aussi bien en hiver (le ski), qu'en été (la spéléologie, l'escalade, la randonnée pédestre) y sont programmés tout au long de l'année. Plusieurs citadins s'y rendent également pour y passer leur temps libre, en général les week-ends, pour se ressourcer en famille et profiter de l'air pur. Tous ceux que nous avons rencontrés martèlent leur frustration face à l'abandon dans lequel les institutions laissent le tourisme de montagne, qui pourrait devenir une «source financière intarissable pour la région». Les autorités locales, dans l'intention de relancer le tourisme, ont tout de même procédé à la délimitation des zones d'expansion touristique. Il s'agit, selon M. Belahmer, directeur de tourisme de la wilaya de Tizi Ouzou, de la zone de Thala Guilef, celle de Tizi Oujaaboub à Boghni, celle d'Illilten à Iferhounène (le col d'Azru N T'hur, le col de Tirourda) et, enfin, la forêt de Yakourène. Trois étapes à respecter ont également été définies pour rentabiliser le tourisme dans la région ; il s'agit de la construction d'infrastructures en adéquation avec la nature, la formation des agences de voyages en matière environnementale et enfin l'exploitation du marché international. Mais, la sécurisation des sites et lieux demeure le souci majeur des autorités. C'est ce qu'a affirmé M. Bouti, chargé de la communication au ministère du Tourisme et de l'Artisanat. Le développement du tourisme et l'amélioration de la situation du patrimoine touristique existant dans la wilaya ne seront pas pour demain même si les actions entreprises ces derniers temps sont louables. Cependant, découvrir la région et son riche patrimoine demeure de l'ordre du possible, et ce, à travers de manifestations culturelles, comme la fête de la poterie à Mâatkas, la fête du bijou à Ath-Yenni, la fête du tapis à Ath-Hichem... Pourtant, malgré toutes ces carences, un tourisme dit «de luxe» a vu le jour... Mohamed Tabeche, un ancien spéléologue et initiateur de plusieurs échanges touristiques avant la décennie noire, précisera que «ce n'est pas le tourisme qui n'existe pas dans le Djurdjura ; le souci est qu'il est exclusivement destiné à une frange particulière de la société». «Il n'est pas aisé à tous de se rendre dans le Djurdjura. Une nuitée se chiffre à 4 000 ou 5 000 DA et l'insécurité ambiante ne permet pas aux gens de camper.» En dépit des potentialités incontournables qu'offrent ces massifs montagneux, le tourisme dans ces régions est loin de redorer son blason.