Hypothèse n L'Autorité palestinienne peut bien disparaître si elle ne parvient pas à conclure un accord de paix avec Israël, a estimé le principal négociateur palestinien Saëb Erekat. «Si nous échouons et ne parvenons pas en fin de compte à conclure un accord de paix, nous pouvons disparaître en tant qu'Autorité palestinienne», a-t-il déclaré ce dimanche matin à la radio de l'armée israélienne. Il n'a pas précisé s'il songeait, dans ce cas de figure, à l'éventuelle prise de contrôle de la Cisjordanie par le mouvement de Hamas, maître de la bande de Gaza. «Nous pouvons faire la paix, c'est faisable», a-t-il toutefois ajouté tout en indiquant que les Palestiniens et les Israéliens avaient convenu d'essayer de conclure un accord-cadre d'ici un an. Arekat, qui a pris part à la cérémonie de reprise des négociations directes israélo-palestiniennes a indiqué que les négociations sur toutes les questions du statut final pourraient durer 12 mois. «La première question sera la frontière du futur Etat palestinien», a-t-il affirmé hier samedi dans une interview accordé au journal palestinien Al-Ayyam. «Si nous nous accordons sur la frontière et les échanges de terres, toutes les autres questions seront traitées parallèlement», a-t-il poursuivi, ajoutant que les autres questions incluent El Qods, les réfugiés, la colonisation, l'eau, la sécurité, ainsi que la libération des prisonniers palestiniens. Après la réalisation de l'accord-cadre, les équipes de négociation commenceront à rédiger le calendrier détaillé, dont les détails précis de l'accord de paix global, a-t-il conclu. Le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont relancé jeudi dernier à Washington le dialogue direct israélo-palestinien, sous la houlette du président américain Barack Obama. Les discussions, qui avaient cessé fin 2008, doivent aboutir à un accord de paix d'ici à un an. Plusieurs questions, dont celles du statut final, de sécurité et des frontières ont été à l'ordre du jour de ces discussions. L'Autorité palestinienne insiste sur la nécessité de voir ces négociations aboutir à la création d'un Etat palestinien indépendant et sur l'arrêt de la colonisation israélienne dans les territoires occupés.Du côté israélien, Benjamin Netanyahu a estimé ce dimanche matin que «des formules nouvelles» doivent être trouvées pour résoudre le conflit israélo-palestinien. «Il faut tirer les leçons de 17 ans de négociations et, cette fois, pour réussir, nous devons penser à des formules nouvelles et trouver des solutions effectives à des problèmes complexes», a affirmé Netanyahu, sans définir la nature de ces «formules nouvelles». «Nous voulons un compromis historique avec les Palestiniens, qui préserve nos intérêts, en particulier dans le domaine sécuritaire», a réaffirmé Netanyahu, dans des propos diffusés par la radio militaire, au début du conseil des ministres. Il a d'autre part affirmé, devant les ministres de son parti Likoud, que plusieurs pays arabes seraient prêts à s'engager dans le processus de paix avec Israël, mais attendent de voir. Le chef du gouvernement israélien a indiqué la semaine dernière qu'il envisageait de procéder à un référendum s'il parvient à conclure un «accord-cadre» fixant les grandes lignes d'un règlement final du conflit avec les Palestiniens.