«La République centrafricaine n'est pas le Brésil» ; «Nous irons à Bangui pour vaincre», ce sont là les propos du sélectionneur national avant le départ vers la capitale centrafricaine où finalement ses poulains ont été balayés avec l'art et la manière par une équipe classée pourtant 175e mondial. Une déroute qui en dit long sur le malaise que vit l'EN et la difficulté pour le successeur de Saâdane de remonter la pente après une chute aussi vertigineuse. Le nouveau sélectionneur national a surtout reproduit une très mauvaise copie après la prestation hier de son équipe contre la République centrafricaine. Avec son prédécesseur, on savait à quoi s'en tenir, avec sa tactique prudente, ses schémas classiques et sa gestion du groupe. Avec Benchikha, qui n'est pas, bien évidemment, un dieu ni un Mourinho pour reformater une équipe en l'espace de trois jours, il faut dire qu'on s'attendait tout de même à mieux. Du moins une petite touche «révolutionnaire», même s'il faut admettre qu'il n'avait pas beaucoup d'atouts entre les mains : plusieurs titulaires blessés et donc absents, un temps très réduit pour préparer la rencontre et des conditions de match plus ou moins défavorables. En voulant trop bien faire, Benchikha a tout raté en faisant d'abord confiance au même groupe de joueurs, alors que du sang neuf il en avait avec l'équipe des A', dont plusieurs éléments auraient mieux réagi que les joueurs alignés hier. Benchikha a aligné un onze 100% composé de joueurs professionnels, avec un dispositif peu inspiré (4-5-1) qui n'a pas réussi à exploiter les capacités de ces joueurs, qui donnaient l'air d'être perdus sur le terrain face au 172e du classement FIFA. Quand on voit avec quel coup de rein, Audin Boutou a pris toute la défense algérienne à défaut et de marquer le premier but, on comprend les approximations d'une défense aux abois qui aurait pu concéder quatre ou cinq autres buts, n'étaient la naïveté et l'excès de précipitation des Centrafricains. «Notre adversaire n'est pas le Brésil», déclarait Benchikha, lors de la conférence de presse expéditive qu'il a animée avant son départ pour Bangui, ou bien «Nous irons pour gagner», rajoutait-il. Au bout, nous n'avons rien vu et le «Général» s'est révélé un petit caporal qui a manqué d'audace et d'innovation. Certaines mauvaises langues disent que ce n'est même pas lui qui a convoqué les 23 joueurs pour ce match, ou bien qu'il exécute tout ce qu'on lui dicte d'en «haut». Aujourd'hui, certains organes l'annoncent sur le départ, voire associé à un technicien étranger de renom. D'ailleurs, ce ne sera pas si mal ou pire que ce nous avons vu et vécu hier avec cette humiliation face à la République centrafricaine qui restera dans les annales et laissera des traces certaines. L'Equipe nationale n'est pas un club, encore moins l'équipe actuelle composée à 90% de joueurs venus d'Europe et dont la gestion nécessite une approche tout à fait différente, professionnellement parlant. Evidemment, on ne va pas faire porter le chapeau à Benchikha qui n'aura pas été l'homme de la situation, cela aurait été trop beau s'il avait débloqué la mécanique. Malheureusement, il n'avait ni le temps, ni les ingrédients et ce n'est pas avec joueurs qui ont la tête ailleurs qu'il va changer quelque chose à la donne. De plus, le fait de se murer dans un silence incompréhensible, au lieu d'affronter – l'amère – réalité n'est pas pour arranger la situation chez les Verts. Il a dirigé le groupe, il a vu, il a analysé, il doit rendre compte aux Algériens de la réalité de son équipe pour que des solutions soient apportées. Et le plus vite sera le mieux.