Le tribunal de Larbaâ Nath-Irathen a rendu ce dimanche matin son verdict dans l'affaire dite des évangélistes. Des peines de 2 à 3 mois de prison ont été prononcées à l'encontre du «pasteur» et des deux autres inculpés, non pas pour pratiques cultuelles, mais pour ouverture d'un lieu de culte sans autorisation préalable. La chambre correctionnelle près le tribunal de Larbaâ Nath Irathen a rendu ce dimanche matin, son verdict dans l'affaire des 4 évangélistes du village Ath Atteli. Yahou Mahmoud, «pasteur» de l'église, a été condamné à 3 mois de prison avec sursis pour ouverture d'un lieu de culte sans autorisation et à 10 000 DA d'amende pour avoir hébergé une personne étrangère sans en informer les services concernés. Les autres accusés, Saïd Abdenour, Nacer Mokrani et Houadj Idir, poursuivis pour ouverture d'un lieu de culte sans autorisation, ont écopé de deux mois de prison avec sursis. En rendant le verdict, le juge a tenu à préciser que l'Algérie respecte la liberté de culte qui est un droit garanti par la Constitution, mais que toute pratique cultuelle doit se faire dans le respect des lois de la République. Pour rappel, le procureur qui avait requis, le 28 novembre passé, un an de prison ferme contre les mis en cause (soit la peine minimale), avait tenu à préciser que les 4 prévenus n'étaient pas poursuivis pour leur croyance et pratiques cultuelles, mais pour avoir ouvert un lieu de culte (une église) sans disposer d'une autorisation à cet effet. Il est à rappeler que la secte évangéliste appuyée par l'organisation séparatiste MAK, a tenté de manipuler l'opinion publique en dénonçant l'«atteinte à la liberté de culte», un comportement qui n'est pas étranger aux organisations sectaires qui, pour gagner la sympathie des gens, s'affichent volontiers et avec ostentation dans le rôle de victime. Rappelons que les faits de cette affaire remontent au mois d'avril 2010, lorsque Yahou Mahmoud avait loué sa maison, sise au village Ath Atteli, à l'église évangéliste pour en faire un lieu de culte. Celui-ci est entré en activité avant que les responsables n'aient obtenu une autorisation. Par ailleurs, des villageois avaient signé une pétition contre l'ouverture de ladite église, devenue «un lieu de rassemblement fréquenté par des personnes étrangères, ce qui représente un danger pour la sécurité du village», selon les propos d'un témoin présent le 28 novembre passé au procès.